[align=center]
Le papyrus d'Ani[/align]
Le papyrus d’Ani est une magnifique source de renseignements sur la conception égyptienne de la mort.
Beaucoup de planches de cette œuvre décrivent les rites funéraires. Je vous propose ici 3 planches importantes.
Le mort
Ani, passe plusieurs épreuves (qu'il traverse en barque) avant d’accéder à sa destination finale : « l’occident » qui symbolise « la fin du voyage » avant sa réincarnation...vous noterez la présence d'une certaine Thoueris (Taouret) sur la dernière planche
la planche IV me fait penser à Richard menant Ben dans le temple afin de lui "redonner" la vie.
Planche IIILa célèbre scène de la psychostasie ou pesée du coeur est une des scènes les plus importantes du Livre des Morts. Les Égyptiens l'ont représentée sur presque tous leurs monuments funéraires tels la tombe, le sarcophage, les papyrus et les linceuls de momies. Au centre de la scène se dresse la balance où le cœur du mort, siège de son intellect, sera pesé par rapport aux lois de la déesse Maât personnifiant l'ordre divin. Cette déesse est évoquée par la plume d'autruche qu'elle porte normalement sur la tête, et qui occupe ici le plateau droit de la balance. Devant les juges, figurés au-dessus de la balance, le mort énonce la confession négative, résumé de sa bonne conduite.
Cette action est coordonnée par Anubis et par Thot, le dieu à tête d'ibis, tenant la palette de scribe qui lui permet d'enregistrer le résultat du jugement. Si la balance est en équilibre, le défunt peut accéder au royaume d'Osiris, le maître du tribunal de l'au-delà. Dans le cas contraire, il est livré à la Grande Dévoreuse, monstre infernal qui se tient prêt à avaler les injustes.
Planche IV Une fois justifié, Ani est introduit auprès d'Osiris par le fils de ce dernier et Isis, Harsiesis. Celui-ci guide le défunt et annonce à Osiris le résultat de la pesée:
Je viens vers toi, Ounnefer. Je t'amène l'Osiris Ani. Son coeur est juste, sorti de la balance. Il est innocent auprès de chaque dieu et de chaque déesse. A son tour, Ani se déclare innocent:
Voici, je suis venu devant toi, seigneur de l'Occident. Il n'y a pas de mal dans mon ventre. Je n'ai pas dit de mensonge. Finalement, le défunt s'agenouille devant Osiris, tenant en main le sceptre avec lequel il consacre les offrandes au dieu. Comme souvent dans cette scène, le mort porte ici une perruque grisonnante.
Le dieu Osiris aux chairs vertes, couleur de la renaissance, est assis dans la chapelle-shetyt de Sokaris dont la tête de faucon couronne le toit. Cette chapelle a la forme d'un sarcophage, rappelant ainsi qu'Osiris est le dieu mort. Il est protégé par ses deux soeurs Isis et Nephthys qui l'ont ramené à la vie.
Devant lui se trouve la peau animale blanche à taches noires, le fétiche d'Anubis: il s'agirait du sac dans lequel les parties du corps disloqué d'Osiris auraient été rassemblées avant d'être momifiées par Anubis, le dieu embaumeur. Sur le lotus, une fleur primordiale évoquant le lever du soleil et donc la renaissance, se dressent quatre petites figurines momiformes: ce sont les quatre fils d'Horus, Amset, Hapy, Douamoutef et Qebehsenouf. Ces quatre dieux sont censés protéger les viscères du mort, momifiés séparément et placés dans les vases canopes.
Planche XXXVII (la dernière du papyrus d'Ani)Le papyrus est clôturé par le chapitre 186 représentant la déesse Hathor, «dame de l'Occident».
L'Occident est évoqué par la montagne thébaine dans laquelle sont creusées les tombes en forme de petites pyramides
La vache Hathor sort de la montagne pour accueillir le défunt et l'introduire dans le monde souterrain. Elle personnifie le bel Occident où le mort qui a «fait Maât» reposera en paix. Elle lui permettra d'entrer dans «la barque des millions» (là où sont rassemblés tous les morts), la barque solaire, et de connaître la vie éternelle. Ainsi, le mort renaîtra comme le soleil: ceci est mis en évidence par la présence de la déesse hippopotame Thoueris dressée devant la montagne. En tant que protectrice du nouveau-né, cette déesse est la garante par excellence de la renaissance du mort.