Très chouette épisode. La série ralentie le rythme de la grande épopée pour se focaliser pendant plusieurs épisodes sur des flashback psychologiques éloignés de l'île, et sur des tensions sociales rongeant le groupe, voir des événements de la vie de tous les jours... le téléspectateur friand de mystère patiente, voir s'impatiente, ou parvient à s'interresser au volet relationnel de la série, bref, ne se méfie plus, quand un épisode comme celui-ci met un gros coup de pied dans la fourmilère en dynamitant brusquement l'intrigue, répondant à quelques questions (que s'est il passé durant l'enlèvement et la captivité de Claire), tout en en livrant une nouvelle cargaison pleine à craquer (quelles sont les expériences menées par les Autres, font ils vraiment parti de Dharma ou recyclent ils les installations locales... ect)
Celà fait 3 Stations découvertes sur l'île, qui n'a plus grand chose à voir avec une île deserte, mais est désormais bien plus étrange que lors du début de la série. Quel inavouable passé ce lieu isolé cache t-il ?
Le système naratif du flashback, souvent critiqué clors des derniers épisodes, accusé de diluer l'histoire insulaire dans la "banalité" du passé des naufragé, démontre son utilité en se focalisant cette fois sur un passé proche dans le temps et l'espace, apportant 1 mois (temps de série) après un regard sur une zone d'ombre importante de la saison 1. L'attente a été relativement longue quand on regardait la série en diffusion (US ou francophone), d'environ 1 an, mais le jour où l'on a enfin une réponse, particulièrement quand celle ci est aussi intrigante que sur cet épisode 15, l'amateur de Lost en a pour son argent et est bien content d'avoir bouclé un petit chapitre de l'histoire. L'effet de routine créé par certains épisodes calmes permet de mieux saisir l'intensité des épisodes les plus tendus, qui auraient moins d'impact si tous les épisodes étaient "à fond à fond à fond". On se rend compte que le vertige Lost repose en partie sur de brusques et éphémères accélérations.
Dire qu'il reste encore d'innombrables zones d'ombres et mystères comparables à élucider, et qu'en ce milieu de saison 2, Lost fonctionne comme un surgénérateur, produisant plus de questions que de réponses. Le jour où ce processus s'achèvera et que nous ne recevrons plus que des réponses, pas mal de frustration sera éliminée (à condition que les scénaristes retombent sur leurs pattes) mais le plaisir de l'inconnu et d'une longue partie de chasse au trésor sera derrière nous, et d'un certain sens, ce sera malheureux. Dans 10 ans, on dira (j'espère) "C'était bien Lost, surtout quand on se creusait les méninges pour comprendre ce qu'il se passait sur cette foutue île"