Pfiou ! Je viens de voir le nombre de pages sur le document Word dont je me sers pour écrire la fanfic. Déjà 38 pages
Tout ça pour même pas quatre heures sur l'Île. Il faudrait peut-être que je fasse bouger les choses un peu plus vite !
Donc, voici les Part 15, 16 et 17. Je suis heureux que vous ayez apprécié l'apparition de Ben et Hurley, qui se feront plus fréquentes si la fanfic évolue toujours aussi bien. La part 17 est un flash-back, et je tiens à signaler que les personnages de Kate et Robert décrits dans cette part existe réellement, jusque dans leurs plus étranges réactions.
Part. 15, Dans l’ombre de la statue- Il y a une entrée, affirme Daniel.
Ils s’étaient rapprochés du socle de la statue, et Daniel s’était avancé entre les rochers. Melissa se tient en retrait : la statue lui fait peur.
- À ton avis, qui a pu construire un truc pareil ? demande Melissa. Ca devait être gigantesque, à l’époque où c’était encore entier.
- Et le truc qui l’a démolie… ça devait être plutôt costaud aussi, ajoute Daniel.
Il allume la lampe-torche. Melissa regarde son ami : le visage de Daniel est illuminé par une sorte de curiosité ébahie. Melissa, elle, grimace : elle a l’impression qu’il se sent déjà dans son élément, ici. Pas elle. Jamais.
- J’y vais. Tu me suis ? lui demande-t-il.*
Elle soupire.
- J’y vais juste pour être sûre que tu ne te feras pas dévorer par des momies… ou un truc dans le genre.*
- Rassurant… grogne Daniel.*
Ils s’engouffrent dans le noir, et de la même manière que Melissa avait suivi Daniel et Russel dans le navire, elle suit Daniel dans le socle de la statue. Pendant quelques secondes, ils longent un mur humide, trainant leurs mains le long des parois, alors que le cercle de lumière passe de mur en mur. Ils ne disent rien et leurs pas résonnent de manière lugubre. Si le tirant d’eau du paquebot leur faisait peur, là, Melissa n’a qu’une envie : partir. Tout de suite. Mais la fascination de Daniel pour ce lieu est trop grande, et elle ne veut pas le laisser seul. Ou plutôt… elle ne veut pas se retrouver seule. La peur d’être seule est plus forte encore que la sensation oppressante qu’elle éprouve en cette instant.
Ils arrivent alors dans une salle. Une grande salle, où la lumière de la lampe-torche chemine le long des murs, dévoilant :
- Des hiéroglyphes ? s’exclame Daniel. Aussi loin de l’Egypte ?*
- Mais c’est quoi, cet endroit ?* demande Melissa, les yeux levés vers les hiéroglyphes.
- On dirait une sorte de… sanctuaire.*
- Je ne parlais pas de cette salle, sombre idiot. Je parlais de l’Île.
Daniel baisse la lumière vers le sol, et découvre une grande coupole faite de pierre, dans laquelle il voit de la poussière. Ou plutôt…
- Des cendres, murmure-t-il. Ils devaient se servir de cette coupole pour entretenir un feu et avoir de la lumière dans la salle.
- Ils ne risquaient pas de s’étouffer ? Attend, je suis bête. Les égyptiens ne savaient pas tout ce qu’on sait sur le dioxyde de carbone.*
- Ils savaient beaucoup de choses, rétorque Daniel sans quitter la coupole du regard. Bien plus qu’on ne le pense. Les mathématiques ? Ils s’en servaient avant nous. Et puis…*
Il se retourne vers Melissa.
- Ils devaient quand même savoir pas mal de choses, pour être capable de construire une statue aussi grande. Et si…*
Des bruits étranges coupent court à leur conversation. Des sons galopant dans l’écho de la salle, doux, sombres. Comme des… murmures. Daniel se retourne, bougeant la lumière à toute vitesse pour essayer de voir d’où proviennent les bruits. Melissa réprime un gémissement horrifié, se tenant les mains devant la bouche.
- Qui est là ? hurle-t-il.*
De nouveaux murmures s’élèvent, plus forts cette fois. Ils tournent autour des deux français, comme des esprits les tourmentant. Ils tournent, et ils tournent encore, et Daniel essaye de voir d’où ils proviennent. Et, brutalement, au milieu des ténèbres, la lumière de la torche passe devant une silhouette.
- Mon Dieu ! hurle Melissa.*
Daniel braque la lumière sur l’endroit où se trouvait la silhouette. Il avait espéré une hallucination. Mais l’homme est toujours là. Vêtu de blanc, il donne l’impression d’avoir cousu ses propres vêtements. Il est pieds nus. Son regard est fixé sur Daniel, ses yeux bleus lui donnant un air à la fois fatigué et bienveillant. Une légère barbe se dessine sur son visage. Il reste immobile, ne trahissant aucune émotion. Impossible, sur son visage, de savoir s’il sourit ou non.
- Qui êtes-vous ? ose demander Daniel.
- Vous ne devriez pas être ici, maintenant.
Daniel tremble, et l’espace d’une fraction de seconde, il bouge sa lampe-torche. La silhouette est dans l’ombre, et quand il redresse la lumière dans sa direction, l’homme a disparu. Cette fois, c’en est trop. Daniel aura fait tout son possible pour garder un calme surhumain, mais cette apparition, la phrase de l’homme, cet endroit, et la panique de Melissa, ont raison de ses nerfs. Il attrape son amie par le bras, et court à perdre haleine vers l’extérieur de la sépulture. Pendant quelques interminables secondes, il redoute de ne jamais en retrouver le chemin dans l’obscurité. Mais il voit la lumière de la plage, et est tellement soulagé de sortir de cet endroit – qui résonne quand même comme des Portes de l’Enfer – qu’il se jette dans le sable, Melissa lui tombant dessus.
Essoufflés, terrorisés, ils tournent sur le côté, se retrouvant allongés sur la plage, côte à côte. Daniel se relève brusquement, tendant la lampe-torche vers l’entrée de la sépulture, attendant avec anxiété le moindre mouvement. Mais rien ne sort.
Les mains de Melissa tapent frénétiquement dans le sable, alors qu’elle cherche à reculer, tremblante, incapable de se relever.
- Qu’est-ce que c’était, ça ? Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Daniel, pourquoi tu as voulu aller là dedans ? Plus jamais, tu m’entends ? Plus JAMAIS je ne veux y retourner !*
- Je ne savais pas… je pensais pas, c’est… Je ne comprends plus rien, bredouille-t-il, tout aussi tremblant.*
- Ah, vous êtes là, vous, fait une voix dans leur dos.
Ils sursautent, et se retournent : ce n’est que Russel. Il leur envoie des sacs à dos, qui atterrissent dans le sable.
- Magnez-vous les fesses, frenchies. On va bouger… et qu’est-ce que vous foutiez là-dedans ? On dirait que vous avez vu un fantôme.
Daniel se tourne vers Melissa. Ils se concertent du regard.
- Il n’est pas loin de la vérité, à mon avis, murmure Melissa.*
- On ne doit rien leur dire. Pas pour l’instant, affirme Daniel.*
- Pourquoi ?*
- Parce que l’imagination, ça joue pas mal. On a peut-être halluciné…*
- Tous les deux ? le coupe Melissa.*
-… Et si les autres apprenaient ce qu’on a vu… ça serait la panique.*
- Tu as raison, lui dit-elle, résignée.*
- Arrêtez de baragouiner en français, ça me donne mal à la tête. Suivez-moi, les grenouilles.
Daniel prend la main de Melissa, et l’aide à se relever. Tout le groupe des naufragés les attend, en lisière de la forêt. Alors que Russel les ramènent avec lui, il fait un grand signe de main à leurs compagnons, en hurlant :
- En route !
Part. 16, À travers la jungle Russel a bien la carrure du leader que Daniel n’a pas. En cela, Daniel l’envie… et le plaint. Parce que, lui, n’a pas cette carrure, les autres s’étaient tournés vers lui en remettant directement son point de vue en question. Et parce que Russel a cette carrure, il doit supporter l’idée qu’au moindre pépin, tout le monde se tournera vers lui. Peut-être que le capitaine, par ce statut, est habitué à cette idée, mais si ce n’est pas le cas, il le cache très bien. Daniel a bien des questions à lui poser, mais il décide d’attendre. D’attendre qu’ils trouvent un endroit où établir un campement. Dans l’immédiat, il marche aux côtés de Melissa, toujours inquiète. Comme la plupart d’entre eux. Certains regardent la jungle avec une sorte d’expression ébahie, d’autres avec plus d’appréhension. Ils espèrent tous que leur grand nombre découragera d’éventuels animaux sauvages de venir leur rendre mauvaise visite.
Certains, désespérément, lèvent leurs portables vers le ciel, cherchant à capter un réseau téléphonique quelconque. Daniel les regarde avec compassion. Il se doute que, même si l’eau n’a pas eu raison des systèmes électroniques, les chances de capter un signal ici sont très, très faible. D’ailleurs, Daniel en a l’intuition : ils n’auront aucun signal.
- Cet endroit est magnifique, fait un homme noir de petite taille.
- Flippant, aussi, rajoute Daniel, se trouvent à peine un mètre derrière lui.
L’homme se retourne vers Daniel, et un détail le frappe : l’homme noir a les yeux bleus. « Voilà quelque chose de pas banal, pense-t-il. »
- Pourquoi personne ne semble surpris de se retrouver dans une forêt tropicale aussi loin au dessus du tropique ? C’est fou, commente l’homme.
- Si j’avais à deviner, j’imagine qu’ils s’inquiètent plus qu’ils ne sont surpris. Mais c’est juste une hypothèse, répond Daniel avec sarcasme.
- Et vous, vous en pensez quoi ?
- Moi, ce que j’en pense ? C’est qu’on est dans la merde. Mais c’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation catastrophique sans le faire exprès. Alors… je m’adapte.
Dans la tête de Daniel, cette réponse a bien plus de sens qu’elle ne laisse paraître. L’homme noir se présente alors sous le nom de Salvator Newton. Ou juste « Salva ». Devant la surprise de Daniel, il précise qu’il a des origines très, très variées.
Et à Daniel de repenser : « C’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation catastrophique sans le faire exprès… »
Part 17, Flash-back février 2007 : La partie de Poker Ce bar, que Daniel et ses amis appellent avec affection « Le Sulli », est le point de rencontre de beaucoup de gens venant des quatre coins du monde. C’est ici qu’il y a rencontré, par l’intermédiaire d’une serveuse anglaise, un groupe de plusieurs personnes qui partagent ensemble l’usage de la langue anglaise. Parmi eux, se trouve Daniel, qui a toujours eu des facilités à s’imprégner des langues étrangères. Il y a Kate, la serveuse anglaise, blonde, d’allure fragile, au visage toujours illuminée d’une joie ineffaçable. Se rajoute également Robert, l’américain. D’origine thaïlandaise, s’il y avait une seule expression pour le décrire, ce serait un « Barney Stinson asiatique ». Les ressemblances entre le personnage de la série « How I Met Your Mother » et Robert sont telles que, parfois, Daniel a l’impression de voir sa propre vie en regardant cette série. Les principaux talents de Robert sont : la drague, et le poker. Sa spécialité : jouer contre des français, et leur soutirer de l’argent. Ni plus ni moins. Et force est de constater que c’est un extraordinaire talent dans les mains de Robert.
- Ok, be afraid, frenchies ! I’m raising twenty ! s’exclame Robert. Dan, what do you say ?
(Ok, soyez terrifiés, les français ! Je monte de vingt ! Dan, qu’est-ce que tu dis ?
Daniel regarde sa main. Un valet, un sept. Sur le flop : deux sept et un quatre. Mauvais flop, bonne main.
- I call, répond Daniel.
( Je suis).
- Je monte de vingt encore, répond un des français (qui est de passage dans le Sulli, et que Robert a convaincu de jouer avec eux, ainsi que deux autres français).
Kate amène les bières des joueurs, et tout le monde suit la mise du français. Les deux autres cartes à tomber arrivent au fil des mises : un neuf tombe, puis un valet. Daniel reste impassible. L’autre français, trop sûr de lui, mise tapis et montre sa main : un sept et un neuf.
- Dans les dents, le ricain ! s’exclame le français.
- You have a full house, you bastard ! hurle Robert.
- He’s not the only one, bro, dit Daniel.
Daniel dévoile sa main. Full house pour lui aussi, plus forte que celle du français. Il domine le jeu et récupère les mises en souriant.
- Suck it, frenchy ! s’exclame Robert en frappant amicalement l’épaule du français.
Ce que Daniel remarque, mais pas Robert, c’est que le français les regarde avec haine. La soirée passe, et Dan, Robert et Kate rentrent. Dan les raccompagne jusqu’à leur bâtiment, dans une rue voisine. Kate rit en leur disant :
- You got their money with no pain, you guys !
(Vous avez eu leur argent sans problème, les gars!)
Dan ouvre les bras en signe de victoire, en répondant :
- Cent petit euros sans faire le moindre effort ! That’s how I rock !
- Hey ! crie une voix.
Ils se retournent, et voient les trois français, loin d’être ravis d’avoir perdu leur argent. Au mauvais perdant de réclamer d’une voix haineuse :
- Je veux mon argent ! Vous avez triché !
- On n’a pas triché, répond Daniel, l’air sombre. C’est le jeu.
S’il n’avait pas eu quelques problèmes d’argent, Daniel lui aurait rendu sans plus de négociation. Mais il était content d’avoir gagné ces cent euros, qui le sortaient de la misère des dernières semaines. D’autant qu’il sent la haine des français : ils ne se contenteront pas de récupérer leur argent. C’était un racket pur et simple. Un seul détail suffit pour comprendre : le couteau dans la main du français. Daniel murmure à ses amis :
- Run as soon as you can. I don’t want Kate to see this.
(Courez dès que vous pouvez. Je ne veux pas que Kate voit ça)
- What are you gonna do, buddy ? demande Robert. I don’t know how to fight.
(Qu’est-ce que tu vas faire, mon pote? Je ne sais pas me battre).
- I do.
(Moi si.)
Les trois français s’avance, et Kate et Robert commencent à reculer. Sur les trois français, celui qui est armé se rue sur Daniel, alors que les deux autres courent vers Kate et Robert. Ce dernier, comme il l’a déjà fait un millier de fois, sort son jeu de cartes de sa poche. Il le sert entre ses doigts, puis lâche la pression. Les cartes partent en ligne droite dans le visage du premier assaillant, puis l’américain attrape Kate par le bras, et ils courent aussi vite qu’ils peuvent. Le français, pris au dépourvu par le choc des cartes dans son visage, recule, puis se lance à leur poursuite, mais il a pris trop de retard sur les anglophones. Alors, celui qui le suivait se retourne vers Daniel pour l’attraper, le saisir, l’immobiliser, pour le laisser à la merci de celui qui porte le couteau. Sauf que Daniel sait effectivement se battre. C’est dans ses réflexes. C’est inscrit dans ses gènes. Il attrape l’assaillant par les épaules et le retourne devant lui au moment où le troisième français allait essayer de lui planter le couteau dans le ventre. Le résultat : Daniel, protégé par son assaillant, échappe de peu à un couteau planté dans le rein, couteau qui se plante à la place dans le dos du pauvre agresseur. Sans réfléchir, uniquement en réagissant, Daniel pousse son agresseur contre l’autre, jusqu’à les acculer contre un mur. Il frappe alors de la paume le front du premier agresseur, et sa tête bascule en arrière, frappant la tête du second, qui percute le mur froid. Les deux français tombent, inconscients, assommés, alors que Daniel recule, à peine essoufflé.
Ils les regardent de haut, le visage horrifié. Beaucoup de sang coule sur le sol, alors que la pluie commence à tomber. Tout ça pour une partie de poker… Et le sang qui continue de couler. Daniel a l’impression malsaine que ce sang sèche sur ses mains.
Il prend alors son téléphone, s’assurant que le troisième français ne revient pas. Il appelle alors les urgences. Il donne le nom de la rue dans laquelle il se trouve, et il signale un homme blessé, inconscient. Puis il raccroche, et sans plus de réaction, prend la fuite.
Chez lui, il appellera Kate et Robert, pour s’assurer qu’ils sont en sécurité. Daniel ne reverra plus jamais le français blessé dans les rues d’Aix. En revanche, il reconnaîtra le visage des deux autres à plusieurs reprises, qui le regarderont avec haine sans oser s’en prendre à lui. Daniel comprendra vite que le troisième ne s’était pas remis de ses blessures. Il comprendra qu’il avait tué quelqu’un. En légitime défense, sans même toucher à l’arme, mais tout de même : il aura pris une vie. Avec cette phrase imprimée dans sa tête : « Bon Dieu, mais qu’est-ce que j’ai fait ? »