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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mar 15 Juin 2010 - 23:47 
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Razorback
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Inscription: Mar 22 Juil 2008 - 11:22
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Toujours en douceur, mais le mouvement va venir. Très vite. Il y a ici trois parties. J'espère que la troisième satisfera plus ou moins, et laissera aux plus motivés l'envie d'exprimer quelques hypothèses ^_^

Part 12, Flashback février 2010 : Deux vies
Daniel tient fermement le téléphone dans une main, et le volant de son camion dans l’autre. Il est stressé.
- Tu prends Pierre et Marie Curie, tu remontes Mathéron et Lucas de Montigny, tu passes les bornes et tu te gares dans la rue de l’Aumône Vieille.
- C’est un sens interdit, et les flics sont de partout. Comment tu veux que je ne me fasse pas gauler ? rétorque Daniel.
- Je m’en fiche, et tu es censé faire pareil. Tu t’occupes de la bijouterie et tu passes à la suite.
Sur ces mots, son chef raccroche. Daniel grogne.
- Comme si j’étais déjà un professionnel…
Il remonte les rues qu’on lui avait dit, jusqu’à traverser la rue de l’Aumône Vieille à contresens. Et, ça ne rate pas : il voit une voiture de policiers passer devant le croisement de la rue. Il a un instant de stress, mais ils ne le remarquent pas.
- Tant mieux, murmure-t-il.
Il descend du camion, passe à l’arrière, et ouvre le coffre. Il en sort tous le nécessaire, et rentre dans la bijouterie. Il rentre dans le sas, passe la deuxième porte, puis s’avance vers le bureau de la bijoutière – elle n’est guère plus âgée que lui, mais beaucoup trop belle pour s’intéresser à son genre – et lui demande :
- Je suis le livreur. Vous avez commandé… huit bacs d’eau, c’est ça ?

Daniel le dit lui-même, sous le ton de la plaisanterie : il a raté sa vie. Pourtant, avec l’intelligence que les gens lui prétendent, il aurait pu aller beaucoup, beaucoup plus loin. Mais le système scolaire… Ça ne collait pas avec ce qu’il attendait. Il était curieux, très curieux, et s’intéressait à tout, sans exception aucune. Sauf qu’il y avait trop de répétition, trop de « par cœur ». Il se sentait comme une oie qu’on gavait, et il préférait apprendre les choses sur le tas, en les vivants, non en les écoutant dans la bouche de professeurs.
Il aurait bien voyagé, aussi… s’il avait plus d’argent. Le SMIC, ça n’aide pas, pour les voyages. Alors, il a une vie simple… ou presque. En apparence, il est Daniel, livreur à domicile, livrant parfois certains commerces, et soucieux du règlement, inquiet à l’idée que les flics ne le chope en train d’enfreindre le code de la route même si son job le lui permet, ponctuellement. Mais le soir, quand il vit la nuit, il change complètement. Il est plus confiant, plus souriant, et on lui donne un autre nom. C’est dans cet univers qu’on l’appelle « Jacob ». Dans cette différence, il voit surtout une séparation. Une énorme séparation.
Il y a Daniel, le gentil Daniel, qui ne ferait pas de mal à une mouche. Et il y a Jacob, l’étrange Jacob, qui est apprécié par certains, et craint par d’autres. Jacob, l’étrange Jacob, qui a déjà tué. Deux fois. La première fois, fut le soir qui suivit cette journée de boulot, en sortant d’un bar, raccompagnant une serveuse chez elle. C’était de la légitime défense. Et malgré tout, Daniel ne se le pardonnera jamais. Ni dans cette vie, ni dans une autre.

Part 13, The Gathering
Quel heure est-il ? Melissa l’ignore. Daniel s’est isolé du reste des naufragés. Elle se tourne vers lui, et le voit quelques mètres plus loin, le jean remonté jusqu’aux genoux, pieds nus, au bord de la plage, les pieds dans l’eau. Il contemple l’horizon, muet, impassible. Melissa remonte son jean et va rejoindre son ami. Alors qu’elle marche dans le sable, elle remarque les regards pleins de soupçons de ses compagnons d’infortune. Certains fixent Daniel sans savoir quoi penser de lui. Le plus gros doute, c’est ce qu’il avait dit : « J’étais dans un voilier ». Mais personne n’avait vu de voilier. Et vu l’âge de Daniel, et à en deviner, l’âge de ses amis, aucun n’avait le permis pour mener un bateau aussi loin des côtes françaises. C’est possible. Mais c’est peu probable. Melissa se surprend même à douter de lui.
Et comment peut-elle douter de Daniel ? Elle le connaît. Il ne lui mentirait pas. Elle en est certaine. Mais alors… pourquoi lui fait-il peur ?
- Ils ont peur de toi, Daniel, lui fait-elle.*
- Toi aussi, je te fais peur, lui répond-il simplement.*
Elle hoche la tête en seul guise de réponse. Avec lui, inutile de nier. Il sait ce que les autres ressentent. C’est un don.
- Je croyais te connaître, mais maintenant, j’ai des doutes, admet-elle.*
- Les deux ans pendant lesquels on ne s’est pas vus, il s’est passé pas mal de choses. Mais au fond, je suis resté le même. Le même pauvre abruti qui fait semblant de savoir ce qu’il fait, mais qui a peur.
Daniel tourne enfin la tête vers elle, et la regarde dans les yeux. Elle a du mal à tenir le regard. Regarder quelqu’un dans les yeux… c’est si intimiste. Et le regard peut dire tellement de choses. Que verrait-il dans son regard ? Verrait-il qu’elle s’en veut d’avoir échoué ? Qu’elle était allée aux Etats-Unis pour tenter de réussir sa carrière, mais qu’elle avait fait marche arrière en refusant une « promotion canapé » ? Et pourquoi ne lui a-t-il pas demandé ce qu’elle était partie faire, pour se retrouver sur ce paquebot ?
Quelque chose d’horrible passe alors par la tête de Melissa. Une sensation de malaise, comme si Daniel s’était introduit dans ses pensées. « Il sait. Il ne connaît pas les détails, mais il sait. D’une manière ou d’une autre, il sait. »
Les deux amis ne se disent rien pendant un long moment. Ils regardent tous les deux l’horizon, lointain, perdu. Qu’y a-t-il au-delà de cette ligne d’eau, au loin ? Tout est si pur, dans cette eau, qu’elle semble infinie. Comme si, à l’horizon, il n’y avait rien. Comme si, dans le monde entier, il n’y avait que cet endroit.
- Qu’est-ce qu’on va… commence Melissa.*
Elle est coupée par une voix vive, dur et grave, dans son dos.
- J’ai vérifié les instruments de bords, affirme Russel en revenant vers la foule. La plupart des outils de navigation se sont emballés. Le bateau n’est même pas foutu de savoir où est le nord.
- Ca veut dire qu’on ne sait pas où on est ? demande quelqu’un dans la foule.
- J’aurais envie de vous répondre qu’on est à mi-chemin entre les Etats-Unis et les côtes françaises, mais que je sache, il n’y a pas d’île tropicale si loin au-dessus de l’équateur.
- C’est ce que je dis, grogne la personne entre ses dents. On ne sait pas où on est.
- Pour ce qui est d’envoyer un message de détresse, continue Russel en faisant fi de la réaction de la personne, on ne peut pas en envoyer un. Pas pour l’instant. Il faudrait faire des réparations. Mais ça risque de prendre du temps.
Russel lève alors la voix. Daniel et Melissa se rapprochent alors du groupe. Les derniers naufragés qui étaient présents sur le paquebot avaient suivi Russel sur la plage. Tout le monde est là, maintenant.
- Ce qui veut dire qu’il va falloir s’organiser, affirme Russel.
Les mots que Daniel avait prononcés plus tôt résonnent maintenant. « Il va falloir s’organiser ». Sauf que Russel, lui, en dit plus : il dit qu’il leur est impossible de prédire les marées ici, et que la plage est trop courte pour y tenir un campement. Quelqu’un propose de s’installer sur le paquebot, mais Russel s’y refuse : si la marée monte et que les eaux deviennent plus agressives, elles risquent d’emmener avec elles la partie du paquebot qui se trouve de l’autre côté de la brèche. C’est un risque qu’il se refuse à prendre.
- Alors on fait quoi ? demande une jeune fille noire (probablement Martiniquaise).
- On va s’installer ailleurs.
Rumeurs dans l’assemblée. Melissa s’apprête à prendre la parole, mais Daniel lui fait signe d’attendre.
- On va récupérer des provisions à bord du bateau, et on va s’enfoncer dans la forêt.
- Mais cette forêt, elle me fout les jetons ! crie quelqu’un.
- Je ne trouve pas ma mère, si ça se trouve, elle est… elle est peut-être morte, et son corps est sur le bateau ! Je ne peux pas partir et la laisser là ! dit quelqu’un d’autre.
- Alors, mourrez seul, rétorque Russel. Nous sommes suffisamment nombreux pour transporter un bon stock de provision avec nous. Si tout le monde s’y met, on peut y arriver.
Après encore dix minutes de palabres, les naufragés finissent par accepter l’idée : il faut partir. Après tout, c’est une Île. Elle ne peut pas être aussi grande que ça. Ils reviendront vite au bateau.
Avant de monter à bord, pour récupérer eau, nourriture, matière première et divers outils, Russel s’attarde à faire le compte des survivants. En les rassemblant par groupe de dix, ne laissant qu’un groupe incomplet de huit, Russel vient à poser leurs effectifs :
- Nous sommes cent huit. Nous pouvons y arriver, et nous y arriverons, assure-t-il.
Et, alors que le groupe remonte, Melissa commence à les suivre… jusqu’à se rendre compte que Daniel n’a pas bougé de la plage. Elle le regarde : il fixe la statue du pied géant avec un regard insondable. Elle lui demande :
- Bon, tu viens ou pas ?*
- Ou pas, répond-il*.
Melissa reste immobile face à cette réponse. Daniel tourne la tête vers elle.
- Ils sont suffisamment nombreux. Je veux voir ce qu’il y a là-bas, dit-il en montrant la statue.*
- c’est un pied, répond-elle comme si elle s’adressait à un enfant. Qu’est-ce que t’espères trouver ?*
- Qu’est-ce que j’en sais ? J’ai juste besoin de savoir.
Et puis, sans un mot, il marche vers le pied. Melissa soupire, exaspérée. Elle espère que Daniel finira à un moment ou à un autre par arrêter d’être bizarre. Pourtant, elle sait bien qu’il ne s’arrêtera jamais. C’est peut-être l’une des raisons, sinon la raison pour laquelle ils étaient amis, et ils ne resteront que des amis.

Part. 14, Le premier campement

Les deux hommes regardent les débris sur la plage. Pas la plage des naufragés du paquebot, non. Une autre plage, où il s’était passé autrefois bien des choses. Un réacteur repose toujours sur le sable, rongé par la rouille, le sable, le sel et le temps, les immenses hélices dominant toujours le paysage océanique.
Océanique… Le mot est bien choisi, quand on repense à ce que ce réacteur représentait. Les restes du vol Oceanic Airlines 815. Six ans auparavant, une grande épopée avait commencé ici. Dans des cris, dans des pleurs, mais aussi dans des explosions, dans du sang, dans des morts.
En bordure de la forêt, il y avait encore les restes d’un campement. Ce qui avait autrefois été des tentes, des abris, un garde-manger. Les deux hommes s’avancent vers un objet en particulier : un lit pour bébé, taillé dans le bois.
Le premier à prendre la parole est de petite taille, et a bien dépassé la quarantaine d’années. Il porte des vêtements à moitié déchirés, et ses yeux… son regard a quelque chose d’étrange. Ses yeux sont grands ouverts, presque exorbités. Il regarde le lit avec admiration.
- C’est lui qui a fait ça ? demande-t-il.
L’autre homme, largement plus imposant, avec une expression pure et naïve sur le visage, s’avance vers le lit, le touchant du bout des doigts.
- C’était lui, confirme-t-il. À l’époque où c’était pas encore… tu sais. Le bordel, quoi.
- C’était à l’époque où je ne l’avais pas…
- Ouais, c’est ça, coupe l’homme imposant. À cette époque là.
L’homme aux yeux exorbités plonge son étrange regard dans le vide, puis demande à son compère :
- Tu es sûr que tu veux recommencer ça ? Après tout ce que toi et les tiens, vous avez vécu, tu veux que d’autres vivent la même chose ?
- Pas la même chose. Ils sont différents.
- Tous les gens qui viennent font la même chose, contredit le petit homme. Ils viennent, ils se battent, ils détruisent et ils corrompent. Tu as vu comme ça a fini.
- On peut faire en sorte que ça soit différent. J’ai fait exprès d’en faire venir certains pour que ça soit différent.
Les bras le long du corps, l’homme de petite taille se tourne vers l’autre, levant la tête vers lui, la bouche entrouverte. Marquant ses paroles par des gestes nerveux de la tête, il lui demande :
- Laisse-moi te poser une question, Hugo : Pourquoi un français ? Tu te souviens comment ça a fini pour la dernière de ce pays qui est venue ici : elle a perdu l'esprit.
- Si tu n’avais pas enlevé son bébé, peut-être qu’elle ne serait pas devenue ce qu'elle était, Ben, répond simplement Hugo.
Devant l’air abattu de son compère, Hugo lui pose sa main sur l’épaule, en souriant. Un sourire pur. Un sourire bienveillant.
- Tu as fait de ton mieux pour te rattraper depuis. C’est peut-être pas ça qui va faire revenir Alex, mais tu verras : ça ne se passera pas comme avant.
- Comment tu peux en être aussi sûr ? Comment tu peux m’assurer qu’ils ne s’entretueront pas comme nous l’avons fait ?
- Je sais pas trop… peut-être parce que cette fois, ils ne risquent pas de se faire bouffer par un monstre en forme de fumée. Simple suggestion, mec.
Ben baisse la tête. Il est résigné. Après ces trois dernières années, Hugo lui avait prouvé qu’il rattrapait sa simplicité d’esprit par son incroyable bienveillance. Mais, malgré tout le respect et la considération que Ben éprouve pour son ami, il ne peut s’empêcher de douter : Qu’est-ce qu’il va se passer, si Hugo Reyes a tort ?
****
I'J'

_________________
interview de Marsactu
"Here on Purpose. 4 7 1 7 19".


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 16 Juin 2010 - 05:36 
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Localisation: Totally Lost, between here and there...
J'adore cette la dernière phrase :rire: Qu’est-ce qu’il va se passer, si Hugo Reyes a tort ? :mrgreen: Car sans Smokey, les choses seront certainement différentes, mais à quel point, au fond, puisque la source, elle, est toujours là...

Merci encore Irajonas :top: Toujours présente, à ce que tu peux voir, toujours aussi impatiente qu'hier matin en voyant to nom inscrit, tout en bas :rire: :rire:

J'aime bien aussi le petit clin d'oeil de 108 passagers :flu: Hugo a l'air de toujours autant aimer les chiffres :rire:

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ImageIt only ends once. Anything that happens before that, it's just progress.Image


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 16 Juin 2010 - 17:32 
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Inscription: Sam 29 Aoû 2009 - 14:04
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Super :D !
:top: La dernière scène est géniale... Mais la questions reste : pourquoi est-ce que Hurley a fait revenir des candidats :gratte: ? Qu'est-ce qui peut être à ce point important ? Et là, je serais un des survivants, sachant ce qui s'est déjà passé.. c'est ce qui me terrifierait le plus !

Idem que Lostie pour la dernière phrase... Ça promet :wha: :wink: !

On en veut encore :mrgreen: !!


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Jeu 17 Juin 2010 - 15:31 
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Razorback
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Inscription: Mar 22 Juil 2008 - 11:22
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Localisation: Aix En Provence (13)
Pfiou ! Je viens de voir le nombre de pages sur le document Word dont je me sers pour écrire la fanfic. Déjà 38 pages :shock: Tout ça pour même pas quatre heures sur l'Île. Il faudrait peut-être que je fasse bouger les choses un peu plus vite !

Donc, voici les Part 15, 16 et 17. Je suis heureux que vous ayez apprécié l'apparition de Ben et Hurley, qui se feront plus fréquentes si la fanfic évolue toujours aussi bien. La part 17 est un flash-back, et je tiens à signaler que les personnages de Kate et Robert décrits dans cette part existe réellement, jusque dans leurs plus étranges réactions.


Part. 15, Dans l’ombre de la statue

- Il y a une entrée, affirme Daniel.
Ils s’étaient rapprochés du socle de la statue, et Daniel s’était avancé entre les rochers. Melissa se tient en retrait : la statue lui fait peur.
- À ton avis, qui a pu construire un truc pareil ? demande Melissa. Ca devait être gigantesque, à l’époque où c’était encore entier.
- Et le truc qui l’a démolie… ça devait être plutôt costaud aussi, ajoute Daniel.
Il allume la lampe-torche. Melissa regarde son ami : le visage de Daniel est illuminé par une sorte de curiosité ébahie. Melissa, elle, grimace : elle a l’impression qu’il se sent déjà dans son élément, ici. Pas elle. Jamais.
- J’y vais. Tu me suis ? lui demande-t-il.*
Elle soupire.
- J’y vais juste pour être sûre que tu ne te feras pas dévorer par des momies… ou un truc dans le genre.*
- Rassurant… grogne Daniel.*
Ils s’engouffrent dans le noir, et de la même manière que Melissa avait suivi Daniel et Russel dans le navire, elle suit Daniel dans le socle de la statue. Pendant quelques secondes, ils longent un mur humide, trainant leurs mains le long des parois, alors que le cercle de lumière passe de mur en mur. Ils ne disent rien et leurs pas résonnent de manière lugubre. Si le tirant d’eau du paquebot leur faisait peur, là, Melissa n’a qu’une envie : partir. Tout de suite. Mais la fascination de Daniel pour ce lieu est trop grande, et elle ne veut pas le laisser seul. Ou plutôt… elle ne veut pas se retrouver seule. La peur d’être seule est plus forte encore que la sensation oppressante qu’elle éprouve en cette instant.
Ils arrivent alors dans une salle. Une grande salle, où la lumière de la lampe-torche chemine le long des murs, dévoilant :
- Des hiéroglyphes ? s’exclame Daniel. Aussi loin de l’Egypte ?*
- Mais c’est quoi, cet endroit ?* demande Melissa, les yeux levés vers les hiéroglyphes.
- On dirait une sorte de… sanctuaire.*
- Je ne parlais pas de cette salle, sombre idiot. Je parlais de l’Île.
Daniel baisse la lumière vers le sol, et découvre une grande coupole faite de pierre, dans laquelle il voit de la poussière. Ou plutôt…
- Des cendres, murmure-t-il. Ils devaient se servir de cette coupole pour entretenir un feu et avoir de la lumière dans la salle.
- Ils ne risquaient pas de s’étouffer ? Attend, je suis bête. Les égyptiens ne savaient pas tout ce qu’on sait sur le dioxyde de carbone.*
- Ils savaient beaucoup de choses, rétorque Daniel sans quitter la coupole du regard. Bien plus qu’on ne le pense. Les mathématiques ? Ils s’en servaient avant nous. Et puis…*
Il se retourne vers Melissa.
- Ils devaient quand même savoir pas mal de choses, pour être capable de construire une statue aussi grande. Et si…*
Des bruits étranges coupent court à leur conversation. Des sons galopant dans l’écho de la salle, doux, sombres. Comme des… murmures. Daniel se retourne, bougeant la lumière à toute vitesse pour essayer de voir d’où proviennent les bruits. Melissa réprime un gémissement horrifié, se tenant les mains devant la bouche.
- Qui est là ? hurle-t-il.*
De nouveaux murmures s’élèvent, plus forts cette fois. Ils tournent autour des deux français, comme des esprits les tourmentant. Ils tournent, et ils tournent encore, et Daniel essaye de voir d’où ils proviennent. Et, brutalement, au milieu des ténèbres, la lumière de la torche passe devant une silhouette.
- Mon Dieu ! hurle Melissa.*
Daniel braque la lumière sur l’endroit où se trouvait la silhouette. Il avait espéré une hallucination. Mais l’homme est toujours là. Vêtu de blanc, il donne l’impression d’avoir cousu ses propres vêtements. Il est pieds nus. Son regard est fixé sur Daniel, ses yeux bleus lui donnant un air à la fois fatigué et bienveillant. Une légère barbe se dessine sur son visage. Il reste immobile, ne trahissant aucune émotion. Impossible, sur son visage, de savoir s’il sourit ou non.
- Qui êtes-vous ? ose demander Daniel.
- Vous ne devriez pas être ici, maintenant.
Daniel tremble, et l’espace d’une fraction de seconde, il bouge sa lampe-torche. La silhouette est dans l’ombre, et quand il redresse la lumière dans sa direction, l’homme a disparu. Cette fois, c’en est trop. Daniel aura fait tout son possible pour garder un calme surhumain, mais cette apparition, la phrase de l’homme, cet endroit, et la panique de Melissa, ont raison de ses nerfs. Il attrape son amie par le bras, et court à perdre haleine vers l’extérieur de la sépulture. Pendant quelques interminables secondes, il redoute de ne jamais en retrouver le chemin dans l’obscurité. Mais il voit la lumière de la plage, et est tellement soulagé de sortir de cet endroit – qui résonne quand même comme des Portes de l’Enfer – qu’il se jette dans le sable, Melissa lui tombant dessus.
Essoufflés, terrorisés, ils tournent sur le côté, se retrouvant allongés sur la plage, côte à côte. Daniel se relève brusquement, tendant la lampe-torche vers l’entrée de la sépulture, attendant avec anxiété le moindre mouvement. Mais rien ne sort.
Les mains de Melissa tapent frénétiquement dans le sable, alors qu’elle cherche à reculer, tremblante, incapable de se relever.
- Qu’est-ce que c’était, ça ? Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Daniel, pourquoi tu as voulu aller là dedans ? Plus jamais, tu m’entends ? Plus JAMAIS je ne veux y retourner !*
- Je ne savais pas… je pensais pas, c’est… Je ne comprends plus rien, bredouille-t-il, tout aussi tremblant.*
- Ah, vous êtes là, vous, fait une voix dans leur dos.
Ils sursautent, et se retournent : ce n’est que Russel. Il leur envoie des sacs à dos, qui atterrissent dans le sable.
- Magnez-vous les fesses, frenchies. On va bouger… et qu’est-ce que vous foutiez là-dedans ? On dirait que vous avez vu un fantôme.
Daniel se tourne vers Melissa. Ils se concertent du regard.
- Il n’est pas loin de la vérité, à mon avis, murmure Melissa.*
- On ne doit rien leur dire. Pas pour l’instant, affirme Daniel.*
- Pourquoi ?*
- Parce que l’imagination, ça joue pas mal. On a peut-être halluciné…*
- Tous les deux ? le coupe Melissa.*
-… Et si les autres apprenaient ce qu’on a vu… ça serait la panique.*
- Tu as raison, lui dit-elle, résignée.*
- Arrêtez de baragouiner en français, ça me donne mal à la tête. Suivez-moi, les grenouilles.
Daniel prend la main de Melissa, et l’aide à se relever. Tout le groupe des naufragés les attend, en lisière de la forêt. Alors que Russel les ramènent avec lui, il fait un grand signe de main à leurs compagnons, en hurlant :
- En route !

Part. 16, À travers la jungle
Russel a bien la carrure du leader que Daniel n’a pas. En cela, Daniel l’envie… et le plaint. Parce que, lui, n’a pas cette carrure, les autres s’étaient tournés vers lui en remettant directement son point de vue en question. Et parce que Russel a cette carrure, il doit supporter l’idée qu’au moindre pépin, tout le monde se tournera vers lui. Peut-être que le capitaine, par ce statut, est habitué à cette idée, mais si ce n’est pas le cas, il le cache très bien. Daniel a bien des questions à lui poser, mais il décide d’attendre. D’attendre qu’ils trouvent un endroit où établir un campement. Dans l’immédiat, il marche aux côtés de Melissa, toujours inquiète. Comme la plupart d’entre eux. Certains regardent la jungle avec une sorte d’expression ébahie, d’autres avec plus d’appréhension. Ils espèrent tous que leur grand nombre découragera d’éventuels animaux sauvages de venir leur rendre mauvaise visite.
Certains, désespérément, lèvent leurs portables vers le ciel, cherchant à capter un réseau téléphonique quelconque. Daniel les regarde avec compassion. Il se doute que, même si l’eau n’a pas eu raison des systèmes électroniques, les chances de capter un signal ici sont très, très faible. D’ailleurs, Daniel en a l’intuition : ils n’auront aucun signal.
- Cet endroit est magnifique, fait un homme noir de petite taille.
- Flippant, aussi, rajoute Daniel, se trouvent à peine un mètre derrière lui.
L’homme se retourne vers Daniel, et un détail le frappe : l’homme noir a les yeux bleus. « Voilà quelque chose de pas banal, pense-t-il. »
- Pourquoi personne ne semble surpris de se retrouver dans une forêt tropicale aussi loin au dessus du tropique ? C’est fou, commente l’homme.
- Si j’avais à deviner, j’imagine qu’ils s’inquiètent plus qu’ils ne sont surpris. Mais c’est juste une hypothèse, répond Daniel avec sarcasme.
- Et vous, vous en pensez quoi ?
- Moi, ce que j’en pense ? C’est qu’on est dans la merde. Mais c’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation catastrophique sans le faire exprès. Alors… je m’adapte.
Dans la tête de Daniel, cette réponse a bien plus de sens qu’elle ne laisse paraître. L’homme noir se présente alors sous le nom de Salvator Newton. Ou juste « Salva ». Devant la surprise de Daniel, il précise qu’il a des origines très, très variées.
Et à Daniel de repenser : « C’est pas la première fois que je me retrouve dans une situation catastrophique sans le faire exprès… »

Part 17, Flash-back février 2007 : La partie de Poker

Ce bar, que Daniel et ses amis appellent avec affection « Le Sulli », est le point de rencontre de beaucoup de gens venant des quatre coins du monde. C’est ici qu’il y a rencontré, par l’intermédiaire d’une serveuse anglaise, un groupe de plusieurs personnes qui partagent ensemble l’usage de la langue anglaise. Parmi eux, se trouve Daniel, qui a toujours eu des facilités à s’imprégner des langues étrangères. Il y a Kate, la serveuse anglaise, blonde, d’allure fragile, au visage toujours illuminée d’une joie ineffaçable. Se rajoute également Robert, l’américain. D’origine thaïlandaise, s’il y avait une seule expression pour le décrire, ce serait un « Barney Stinson asiatique ». Les ressemblances entre le personnage de la série « How I Met Your Mother » et Robert sont telles que, parfois, Daniel a l’impression de voir sa propre vie en regardant cette série. Les principaux talents de Robert sont : la drague, et le poker. Sa spécialité : jouer contre des français, et leur soutirer de l’argent. Ni plus ni moins. Et force est de constater que c’est un extraordinaire talent dans les mains de Robert.
- Ok, be afraid, frenchies ! I’m raising twenty ! s’exclame Robert. Dan, what do you say ?
(Ok, soyez terrifiés, les français ! Je monte de vingt ! Dan, qu’est-ce que tu dis ?
Daniel regarde sa main. Un valet, un sept. Sur le flop : deux sept et un quatre. Mauvais flop, bonne main.
- I call, répond Daniel.
( Je suis).
- Je monte de vingt encore, répond un des français (qui est de passage dans le Sulli, et que Robert a convaincu de jouer avec eux, ainsi que deux autres français).
Kate amène les bières des joueurs, et tout le monde suit la mise du français. Les deux autres cartes à tomber arrivent au fil des mises : un neuf tombe, puis un valet. Daniel reste impassible. L’autre français, trop sûr de lui, mise tapis et montre sa main : un sept et un neuf.
- Dans les dents, le ricain ! s’exclame le français.
- You have a full house, you bastard ! hurle Robert.
- He’s not the only one, bro, dit Daniel.
Daniel dévoile sa main. Full house pour lui aussi, plus forte que celle du français. Il domine le jeu et récupère les mises en souriant.
- Suck it, frenchy ! s’exclame Robert en frappant amicalement l’épaule du français.
Ce que Daniel remarque, mais pas Robert, c’est que le français les regarde avec haine. La soirée passe, et Dan, Robert et Kate rentrent. Dan les raccompagne jusqu’à leur bâtiment, dans une rue voisine. Kate rit en leur disant :
- You got their money with no pain, you guys !
(Vous avez eu leur argent sans problème, les gars!)
Dan ouvre les bras en signe de victoire, en répondant :
- Cent petit euros sans faire le moindre effort ! That’s how I rock !
- Hey ! crie une voix.
Ils se retournent, et voient les trois français, loin d’être ravis d’avoir perdu leur argent. Au mauvais perdant de réclamer d’une voix haineuse :
- Je veux mon argent ! Vous avez triché !
- On n’a pas triché, répond Daniel, l’air sombre. C’est le jeu.
S’il n’avait pas eu quelques problèmes d’argent, Daniel lui aurait rendu sans plus de négociation. Mais il était content d’avoir gagné ces cent euros, qui le sortaient de la misère des dernières semaines. D’autant qu’il sent la haine des français : ils ne se contenteront pas de récupérer leur argent. C’était un racket pur et simple. Un seul détail suffit pour comprendre : le couteau dans la main du français. Daniel murmure à ses amis :
- Run as soon as you can. I don’t want Kate to see this.
(Courez dès que vous pouvez. Je ne veux pas que Kate voit ça)
- What are you gonna do, buddy ? demande Robert. I don’t know how to fight.
(Qu’est-ce que tu vas faire, mon pote? Je ne sais pas me battre).
- I do.
(Moi si.)
Les trois français s’avance, et Kate et Robert commencent à reculer. Sur les trois français, celui qui est armé se rue sur Daniel, alors que les deux autres courent vers Kate et Robert. Ce dernier, comme il l’a déjà fait un millier de fois, sort son jeu de cartes de sa poche. Il le sert entre ses doigts, puis lâche la pression. Les cartes partent en ligne droite dans le visage du premier assaillant, puis l’américain attrape Kate par le bras, et ils courent aussi vite qu’ils peuvent. Le français, pris au dépourvu par le choc des cartes dans son visage, recule, puis se lance à leur poursuite, mais il a pris trop de retard sur les anglophones. Alors, celui qui le suivait se retourne vers Daniel pour l’attraper, le saisir, l’immobiliser, pour le laisser à la merci de celui qui porte le couteau. Sauf que Daniel sait effectivement se battre. C’est dans ses réflexes. C’est inscrit dans ses gènes. Il attrape l’assaillant par les épaules et le retourne devant lui au moment où le troisième français allait essayer de lui planter le couteau dans le ventre. Le résultat : Daniel, protégé par son assaillant, échappe de peu à un couteau planté dans le rein, couteau qui se plante à la place dans le dos du pauvre agresseur. Sans réfléchir, uniquement en réagissant, Daniel pousse son agresseur contre l’autre, jusqu’à les acculer contre un mur. Il frappe alors de la paume le front du premier agresseur, et sa tête bascule en arrière, frappant la tête du second, qui percute le mur froid. Les deux français tombent, inconscients, assommés, alors que Daniel recule, à peine essoufflé.
Ils les regardent de haut, le visage horrifié. Beaucoup de sang coule sur le sol, alors que la pluie commence à tomber. Tout ça pour une partie de poker… Et le sang qui continue de couler. Daniel a l’impression malsaine que ce sang sèche sur ses mains.
Il prend alors son téléphone, s’assurant que le troisième français ne revient pas. Il appelle alors les urgences. Il donne le nom de la rue dans laquelle il se trouve, et il signale un homme blessé, inconscient. Puis il raccroche, et sans plus de réaction, prend la fuite.
Chez lui, il appellera Kate et Robert, pour s’assurer qu’ils sont en sécurité. Daniel ne reverra plus jamais le français blessé dans les rues d’Aix. En revanche, il reconnaîtra le visage des deux autres à plusieurs reprises, qui le regarderont avec haine sans oser s’en prendre à lui. Daniel comprendra vite que le troisième ne s’était pas remis de ses blessures. Il comprendra qu’il avait tué quelqu’un. En légitime défense, sans même toucher à l’arme, mais tout de même : il aura pris une vie. Avec cette phrase imprimée dans sa tête : « Bon Dieu, mais qu’est-ce que j’ai fait ? »

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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Jeu 17 Juin 2010 - 18:33 
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J'ai adoré la scène dans la statue ! On s'y croirait. Comme dans Lost. Les murmures, l'apparition... J'en veux encore !

Le flash-back donne des frissons dans le dos. Pas toujours tout beau tout propre ton Daniel n'est-ce pas :wink: ? Je l'attends au tournant !

Par contre c'est ce capitaine Russell qui ne me revient pas. Je sais pas. Il apparaît toujours quand il faut pas.

Bref, toujours aussi bien.. Et tant pis pour les 38 pages, un peu chaque jour, on ne les sent pas du tout passer :rire: !


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Ven 18 Juin 2010 - 05:52 
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Tout comme Amie, j'adore la scène de la Statue :rire: Qu'est-ce qu'on ne ferait pas quand on est accro de Lost pour avoir une suite :rire: :rire: :rire:

Tellement contente qu'il y est des écrivains parmi nous pour encore nous faire rêver :rire:

Je n'aime pas non plus la façon dont apparaît Russel, comme ça... Bizarre ce type...

La silhouette, dans la statue, c'était Jacob ? Il arrive encore à apparaître ? Remarque, comme les autres :rire: Pourquoi lui ne pourrait-il pas le faire... A début, je pensais à Ben, mais non, pas possible, la Statue, elle appartient à Jacob :rire:

Par contre, j'ai pensé à un truc là.... Ces cendres, en définitif, dans le pied de la statue, seraient-ce les cendres des anciens protecteurs de l'île ? Va falloir que je réfléchisse à nouveau :rire:

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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Ven 18 Juin 2010 - 23:16 
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S'il y a un truc encore plus intéressant que les hypothèses, c'est de voir des lecteurs faire des hypothèse sur sa propre histoire !
Je prends vraiment goût à imaginer ce qu'il va se produire dans cette fanfic. Même au boulot, dans mon camion, je pense à ce qu'il serait logique de leur arriver. Je vais prendre mon temps un peu plus pour écrire la suite, tout ce que je peux dire, c'est que :
Spoiler:

-Des chiffres seront là. Mais pas les mêmes, avec un développement différent
- D'autres personnages vont apparaître et être développés, dont Camille Mendès, Elena et ses parents, Arthur et Loren Wilson
- Je n'en ai pas fini avec Ben et Hurley, ni avec l'oiseau
- Octagon Global Recruiting? Vous êtes sûr que ça n'avait servi à rien, cette ARG?
- Histoire de nourrir un peu l'imagination concernant Daniel : Il a certains points communs avec Michael Scofield.



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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Sam 19 Juin 2010 - 09:55 
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Citation:
Je prends vraiment goût à imaginer ce qu'il va se produire dans cette fanfic. Même au boulot, dans mon camion, je pense à ce qu'il serait logique de leur arriver.

Bienvenue au club :rire:
La première chose que je fais le matin, avant ou après mon petit tour ici, c'est d'imaginer la suite de ma fic. La dernière chose que je fais le soir... idem. Dans la douche, dans la voiture, au boulot... C'est une vrai drogue :tong:

MErci pour la valise spoiler, on a l'impression que c'est du vrai Lost :love: :roll:
Par contre comme j'ai jamais vu la série à laquelle tu fais référence... je suis incapable de spéculer dessus :rire:


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Dim 20 Juin 2010 - 23:15 
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Quatre parts un peu lentes, mais je tiens à mettre bien en place la personnalité de Daniel et ses interactions avec Russel. Le flash-back est la reconstitution exacte d'un souvenir de la fac.
J'espère toujours jouer avec nos souvenirs des saisons précédentes de Lost, comme vous le verrez dans ce qui suit. Quant à ce que je prépare pour la suite... ya de quoi inquiéter les Wreckies (nom que j'ai donné à mes propres "Losties")

Part 18, Un face à face
Ils croyaient en avoir vu assez pour la journée. Entre les retombées du naufrage et la traversée de la jungle, beaucoup de temps s’était écoulé. Au final… quelle heure est-il maintenant ? À peine quelques heures dans cet enfer sauvage, et ils ont l’impression d’avoir perdu le sens du temps. Il n’y a que deux choses qui leur permettent de savoir qu’ils étaient proches du soir : le soleil retombant à l’horizon, et la faim qui leur serre les tripes. Et, d’une certaine manière, c’est la faim, le facteur le plus perturbant.
- Si j’étais vous, j’attendrais qu’on se soit installer, crie Russel aux premières plaintes.
- Pourquoi ?
- Si on s’arrête, on va passer plus de temps dans la jungle, plus de temps au milieu des risques, des animaux sauvages, explique Russel d’un ton sec en se tournant vers l’assemblée. On mettra plus de temps à trouver un endroit où camper, on se fatiguera plus vite, et vous voudrez vous arrêter trop tôt. Et, franchement, c’est pas le meilleur plan que j’ai entendu dans la journée !
- S’éloigner du bateau à peine quatre heures après s’être échoués pour marcher en travers de la jungle, pour aller à un endroit qu’on n’est même pas sûrs de trouver, ce n’est pas non plus le meilleur plan que j’ai entendu non plus, grogne Daniel.
Russel s’arrête et remonte le flux des naufragés, pour venir au niveau de Daniel.
- Tu as un meilleur plan, peut-être, le français ?
- Ouais : on s’arrête et on mange. On n’ira pas bien loin le ventre vide, de toute façon. Et puis, les animaux nocturnes ? Sérieusement ? Même le plus suicidaire des anacondas de s’en prendrait pas à un troupeau comme nous. Mieux vaut s’arrêter et repartir en pleine forme plutôt que de se fatiguer à marcher sans savoir où on va.
- Il a raison ! On a trop faim pour continuer ! ajoute la jeune martiniquaise dans l’assemblée.
Russel ferme les yeux et soupire d’exaspération alors que des murmures montent parmi les naufragés. Daniel avait fait ce que Russel avait redouté : le peu d’autorité qu’il a, il est en train de le perdre. Il s’avance vers Daniel, murmurant :
- Ok, tu as gagné, on reste ici et on mange. Mais pour l’amour de tout ce qui est beau et juste sur cette Terre, j’espère que tu sais ce que tu fais…
Et puis, il baisse les yeux, et le ton de sa voix change. Russel perd de sa prestance, quand il ajoute :
-… Parce que si tu sais bel et bien ce que tu fais, alors tu es bien le seul.
Daniel pose alors son sac au sol, mimant de ne pas avoir entendu cette dernière remarque. Il ne peut s’empêcher d’y penser, néanmoins : le seul parmi eux qui a la carrure d’un leader n’est pas sûr de savoir quoi faire. Il n’a alors qu’une seule pensée : « on est vraiment dans la merde ».

Part 19, Le trou
Ben reconnaît le beechcraft. L’avion jaune, retourné sur son dos. Du haut de la falaise, on peut voir un étrange phénomène : la terre avait été salée par endroit pour empêcher l’herbe de pousser par endroit, laissant voir un gigantesque point d’interrogation dessiné sur le sol. Au lieu du point, on trouve une écoutille, donnant sur un long tube métallique.
- Tu sais que cet endroit ne sert plus à rien, maintenant que la station Swan est détruite, rappelle Ben.
- On peut te remercier pour ça, mec, répond Hurley en fixant l’écoutille.
- Ce n’est pas moi qui l’ai fait imploser, Hugo ! C’était… lui.
- Grâce à qui ? Si je me souviens bien, tu avais tout fait pour le convaincre de ne pas appuyer sur le bouton. Et puis, maintenant qu’on en parle… On n’a jamais compris pourquoi.
Ben ne répond pas. Il se souvient juste des jours passés dans le cellier de la station Swan, usant d’une fausse identité, pour pousser Locke à douter de sa foi aveugle en la destinée.
- De toute façon, il s’est passé pas mal de choses pendant que tu étais dehors, affirme Hurley.
- Quoi, tu as… Pendant que j’étais en France ? s’offusque Ben. Qu’est-ce que tu as fait, Hugo ?
Hurley s’agenouille et tourne la roue de l’écoutille. Alors qu’il force, handicapé par son surpoids, il rappelle à Ben :
- Tu te souviens de la campagne de recrutement de Widmore, il y a six ans ?
- Oui, Octagon Global Rec… Quoi ? Tu n’as pas… tu as…
Hurley se contente de sourire. Il ouvre l’écoutille.
- Tu as l’air d’avoir oublié que Jacob avait amené des gens comme eux il y a longtemps, et tu te souviens comment ça s’est terminé ? demande Ben, hors de lui.
- Ils sont tous morts, répond Hurley avec nonchalance.
- Et qu’est-ce qui est arrivé à tous les nouveaux ? Où est-ce qu’ils sont ?
- Ils sont genre… tous morts.
Ben secoue la tête, sans rien comprendre.
- Je ne comprends plus rien. Jack a tout fait pour que tu prennes cette place parce qu’il disait que tu te souciais des autres, mais là… ça finit toujours pareil.
- Ca ne finit qu’une fois. Tout ce qu’il se passe avant, c’est du progrès. C’est tout.
- Alors pourquoi tu veux descendre là-dedans ? Qu’est-ce qu’il y a à regarder ?
- Si tu veux voir… Il n’y a qu’à descendre.
Ben secoue la tête. Bien des choses ont changé, sur cette foutue Île. Hurley avait fait venir d’autres personnes. Et tout avait recommencé de la même manière. Même Hurley avait changé.

Part 20. Se souvenir du passé

Daniel s’assoit sur un rocher, dans la clairière où ils se sont arrêtés. Melissa s’assoit juste à côté de lui. Salva, et la jeune martiniquaise, parlent à quelques pas d’eux avec une jeune fille et ses parents. Quant à Russel, il est seul au milieu de tous. Certains lui lancent des regards pleins de suspicions, d’autres ne savent pas quoi penser de lui. Daniel, lui, boit de l’eau à la bouteille, croquant dans un morceau de pain.
- Quelqu’un m’a donné ça, lui dit Melissa.*
Elle lui tend une barre de chocolat, marqué Appolo.
- Je ne connais pas cette marque, dit Melissa.*
- Ca doit être un truc américain, répond Daniel en haussant les épaules. Merci.*
Il mord dedans, fixant Russel. Melissa lui demande :
- Pourquoi tu lui as tenu tête ?*
- Parce qu’il ne sait pas ce qu’il fait, répond Daniel. Si des secours passent et trouvent le bateau, on ne sera pas à côté pour qu’ils nous voient aussi. Ils penseront qu’on est tous morts.
- Alors pourquoi tu n’as pas…
- Parce qu’il y a peu de chances pour que les secours nous trouvent, la coupe Daniel. La question, ce n’est pas de savoir si on nous trouvera ou non, c’est d’essayer de donner un peu d’espoir aux autres. En les éloignant, Russel essaye de les conforter à l’idée qu’on ne nous trouvera pas.
Melissa est perdue, et inquiète. Daniel avait dit ça comme s’il avait la certitude qu’ils ne seront jamais retrouvés.
- On dirait que tu… enfin, je ne dis pas que tu ne veux pas retourner chez toi, mais on dirait que tout ça… ça t’amuse.
Daniel boit une nouvelle gorgée d’eau, regardant dans le vide.
- Mes parents sont morts six mois après que toi et moi, nous perdions contacts. Un accident de voiture. La seule famille qui me restait, c’était Mariah, Thomas, Cathy et Joseph. Et cette foutue tempête me les a enlevés.
Il se tourne enfin vers Melissa et la regarde dans les yeux.
- Il n’y a rien qui m’attend là-bas. Et je ne sais pas ce qu’il se passe ici. Je me contrefiche de savoir si on nous retrouvera ou non. Où qu’on soit, je suis seul.
Melissa encaisse cela comme une insulte. Elle est là, avec lui. Ils étaient amis, autrefois. Pourquoi ne la considère-t-il plus ainsi ?
- C’est bon ? On peut y aller ? demande Russel.
Daniel relève la tête vers le capitaine.
- Si on trouve une autre plage, plus longue, on s’arrêtera là-bas, affirme Daniel comme un ordre implicite.
- Pourquoi ? demande la jeune martiniquaise.
- Si les secours arrivent, ils ne nous verront pas si on s’enfonce davantage dans la forêt. La plage qu’on a quittée est… (Daniel montre une direction) par là. Mieux vaut longer la côte et trouver une plage pour qu’ils puissent nous voir.
- Ce n’est pas une mauvaise idée, admet Russel.
Daniel remet son sac sur son dos, et s’avance vers Russel.
- Ok. Vous ouvrez le chemin ? demande Daniel.
Russel regarde Daniel avec un rictus mauvais. Daniel, lui, sourit.
- C’est vous le boss, Russel.
L’espace d’une seconde, Daniel croit que Russel va le tuer. Mais l’impression repart aussi vite qu’elle est venue quand Russel crie :
- En avant !

Part 21. Flash-back, 2006 : La désertion
Daniel est assis à une table, pendant un cours. Il est à la fac de Lettres, en licence de Langues Etrangères Appliquées. Il ne le sait pas encore, mais à la fin de l’année, il ne sera plus étudiant. Il est seul à sa table, et ce n’est pas plus mal : il aime avoir son « espace vital ». Ils sont une soixantaine dans la salle, et au fond de la salle, deux étudiants poussent des hurlements et des cris d’animaux. Daniel ferme les yeux, frustré. Ce n’est pas la première fois que ça se produit, et vu le prix qu’il a payé pour s’inscrire ici, il a bien prévu d’étudier. Pour une fois. Et ces deux énergumènes lui donnent envie de faire voler les baffes.
Pendant dix minutes, la professeur n’en tient pas compte. Et puis, au bout d’un moment, elle dit avec un fort accent italien :
- Maintenant, ça suffit ! Si vous n’avez pas envie d’être là, partez, je ne vous noterai même pas absent !
- Non, mais je vous explique, dit l’un des deux énergumènes entre deux éclats de rire, le truc, c’est que moi, je me suis inscrit là pour toucher la bourse. Moi, dans la vie, je veux faire rockstar et baiser des putes…
La confrontation gagne en ampleur, et l’un des deux se lève, sans pour autant avoir l’intention de partir. Daniel le sent : l’individu veut faire sensation. Il veut son « show ». Pendant que la professeur s’évertue, tant bien que mal, à essayer de le faire sortir, l’étudiant rebelle, portant un t-shirt où figure l’inscription « Vivement la mort », prend son téléphone, et fait un appel :
- Allo ? Tu fais quoi ? Ouais, moi, je suis en train de me faire expulser de cours, c’est dommage que tu sois pas là.
Daniel en a alors purement et simplement marre. Il met toutes ses affaires dans son sac, se lève en bousculant l’espèce d’abruti qui pense avoir de l’allure en agissant ainsi, et s’avance vers la professeur.
- au revoir, dit-il simplement.
- Je suis désolée, lui répond la professeur.
- Désolée ? répète Daniel. Vous êtes désolée ? Vous n’avez pas à être désolée d’avoir des gorilles dans votre classe. Moi, je me casse d’ici. Des connards, j’en ai vu assez.
Puis, Daniel se retourne, et fait un ersatz de salut militaire à l’étudiant crétin, qui le regarde avec des yeux vides, le téléphone toujours à l’oreille :
- Ciao, gros con !
Puis Daniel ouvre la porte, et déserte le cours. Les secondes suivantes, il redoute les retombées que vont avoir son geste. Et s’il se faisait expulsé de la fac ? Ok, les frais d’inscriptions ne sont pas si chers, mais il n’a pas d’argent, pas de travail. Sa famille est très loin de rouler sur l’or. Qu’est-ce qu’il va faire, si…
Il tourne alors la tête, et a droit à un étrange spectacle : son geste a été suivi par l’intégralité de la classe. Derrière lui, le suivent soixante personnes. Nerveusement, il sourit.
Une semaine plus tard, au même cours, les deux amateurs de chaos ne sont pas là. En revanche, le directeur de département arrive dans la salle, et s’apprête à faire un discours :
- Bonjour, mesdemoiselles, messieurs. J’ai appris qu’il y avait eu une désertion massive du cours de la semaine dernière…
Daniel frémit. Il a la sensation que ça va retomber sur lui.
- … On m’a également signalé que cette désertion était due au comportement de deux éléments perturbateurs. On n’est plus au lycée, ici, c’est l’Université. Certains d’entre nous ont travaillé pour pouvoir payer leurs études, et ce n’est pas ainsi qu’ils doivent être récompensés. Aussi, je tiens à ce que vous passiez ce message aux deux personnes concernées : leur comportement aura pour conséquence l’arrêt pur et simple des versements de leur Bourse, et ils devront également rembourser dans l’intégralité les versements qu’ils ont déjà reçus.
Sur ces mots, les soixante élèves qui avaient suivi Daniel se retournent vers lui, avec un sourire complice. Daniel, lui, jubile. Lui qui pensait n’être qu’un étudiant sans carrure, peut-être qu’en fait, sans même le savoir, et sans même le faire exprès, il a la carrure d’un leader.
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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Lun 21 Juin 2010 - 12:21 
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Tout simplement excellent !

Daniel me plaît de plus en plus :rire: :rire: Et Hurley, de moins en moins ;trf; Quand je pense que KAck sest sacrifié pour que Hurley recommence.... Pauvre Jack :cry:

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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Lun 21 Juin 2010 - 12:39 
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:roll: Lostie invente de nouveaux personnages... le Kack, petit mix du Kate et du Jack :rire:

Le comportement de Hurley me laisse dubitative. Enfin, en même temps, la scène est vue par les yeux de Ben... et je fais plus confiance à Hugo qu'à Ben :mrgreen: Je suis sûre que tu nous envoies sur une fausse piste :tong: ! Jamais Hurley ne ferait du mal à quelqu'un ! Ces gens sont là pour une bonne raisons, j'en suis persuadée !
Quant à Daniel... Je suis bien contente qu'il ait rabattu son clapet à l'autre Russel... J'attends de voir comment ces deux là vont évoluer :wha: !


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 23 Juin 2010 - 09:54 
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Part 22, Mauvaise surprise
- Seigneur Dieu… laisse échapper Salva.
Ils viennent à peine de fouler le sable de la plage. Cette plage en particulier. Il leur aura fallu une journée de marche intensive pour arriver là. La nuit était tombée quelques heures auparavant. Dans la jungle, personne n’avait été confiant. Mais ils auraient préféré encore croiser la route d’un animal sauvage, plutôt que de découvrir ce spectacle. Et quel spectacle ! Grandiose… et lugubre.
Un campement, qui semble abandonné depuis longtemps. Et qui, malgré tout, est encore, plus ou moins, en bon état. Des tentes de fortunes se dressent en lisière de la forêt, construites à bases de branches d’arbres et de débris métalliques. Toutes sont dirigées vers la mer. Il y a même un garde-manger. La nourriture a pourri, sent très fort, l’odeur en vient même à faire tourner la tête des quelques naufragés téméraires qui ont tenté de voir ce qu’ils pouvaient y trouver. Daniel prend une boite de conserve. Elles sont toutes blanches, toutes estampillées du même logo octogonal, portant l’inscription « DHARMA », avec l’indicatif de l’aliment en question.
Mais le pire, ce n’est pas de découvrir que d’autres personnes se sont autrefois échouées ici, ni de se demander si elles sont toujours là ou non. Non, le pire, c’est que tout le monde, sans exception aucune, réalisent qu’ils reconnaissent l’origine des anciens naufragés. Un réacteur, gigantesque, git sur la plage, rongé par la rouille. Des bouteilles d’eau, ça et là, se trouvent sur le sol. Et un abri est fait à partir du débris de la coque d’un avion. Ils reconnaissent tous le logo : Oceanic Airlines. Vol 815.
- C’est quoi encore, ça ? murmure Salva.
- Je croyais qu’on avait retrouvé leur avion au fond de l’océan, dit la jeune martiniquaise en fixant le réacteur.
- Apparemment, l’un des deux avions est un faux… Et celui-là m’a l’air plutôt vrai, affirme Daniel.
- Alors quoi… Les Oceanic 6, ils auraient… menti ?
- Ca ne serait pas plus bizarre que le jour où on a découvert qu’ils avaient disparu… pour la deuxième fois.
- Et c’est là que tu nous sors que le vol Ajira s’est crashé ici aussi ? rétorque Russel avec sarcasme.
- Non, ‘faut pas abuser, ça, ça serait flippant. C’est déjà bien flippant de voir ça.
Les naufragés marchent au milieu des décombres, comme des spectateurs explorant un ancien cimetière. Ils observent le moindre détail sur tous ce qu’ils découvrent.
- Et où ils sont, tous ? demande un naufragé.
- Le campement a l’air abandonné depuis des années, répond Russel. Ca ne laisse que deux solutions : soit ils sont partis, soit ils sont tous…
- Ne le dites pas, Russel, le coupe Daniel. Surtout pas.
Daniel avance, et passe de l’autre côté du réacteur. Le dernier détail sur ce campement vient le frapper comme un coup de poing au visage.
Il prend sa lampe-torche et la lève vers le réacteur. Ce qu’il prenait pour des rayures, sont en fait des inscriptions gravées dans la carcasse rouillée du réacteur. Des inscriptions nettes, bien visibles… et bien lisibles :
« YOU ARE HERE ON PURPOSE
471719 »

Part 23, Flash-Back Janvier 2007 : Highway To Hell

Dans la voiture, Daniel écoute “No roads Left”, de Linkin Park, sur l’autoroute. Il pense à beaucoup de choses, le tout en même temps. Il revient de chez Mariah, se dirigeant chez lui, chez ses parents. Quelque chose attire son attention sur le bord de l’autoroute : un autostoppeur.
- Un autostoppeur ? s’étonne-t-il à voix haute. Au milieu de l’autoroute ?
Il se concentre sur sa pancarte indiquant « GAP ». Qu’est-ce que fiche un autostoppeur au milieu de l’autoroute ? Il veut se suicider, ou quoi ? Daniel secoue la tête, et son regard revient sur la route. Et l’adrénaline monte brutalement le long de son échine, douloureusement, contractant le moindre de ses muscles, dilatant ses pupilles. La voiture devant lui avait dangereusement ralenti, roulant à 70km/h alors que Daniel arrive à 110. Et il est trop tard pour Daniel pour ralentir. Dans un geste réflexe, il donne un coup sec de volant sur le côté, et parvient à éviter la voiture. Mais il perd le contrôle de sa Clio. Il essaye de redresser, mais à chaque tentative, la voiture glisse, les pneus crissent, et malgré tous ses efforts, la voiture part en tête à queue. Tout ce que Daniel voit, c’est la barrière de sécurité se dirigeant à toute vitesse vers lui… et le noir complet. Daniel ne se souviendra jamais de ce qu’il s’est passé après. Un black-out complet survient, et lorsque qu’il retrouve conscience… Sa voiture est droite, sur la route nationale, à 70km/h, comme si rien ne s’était passé. Pourtant, il se souvient. Sa voiture allait partir dans le décor. Il ne pouvait rien faire pour redresser sa voiture, il aurait dû mourir. C’est ce qui aurait dû se passer. Et pourtant… Pourtant, il est là. Droit, sans problème, vivant. Il n’en revient pas. Il commence à remettre l’intégralité de sa vie en question. Et la première chose qu’il lui passe par la tête, c’est de se dire que d’autres sont morts pour bien moins que ça. Qu’est-ce qui avait bien pu le sauver, durant son black-out ? Pourquoi était-il encore en vie ? Dans quel…
Et c’est là que Daniel se pose cette étrange question : et s’il était encore en vie pour une raison ? Pour un but particulier ?
Et la radio capte des étranges parasites. Daniel réalise que les interférences passent en boucle depuis le moment où il a repris connaissance. Une voix préenregistrée répète :
- 4 7 1 7 19… 4 7 1 7 19…
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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 23 Juin 2010 - 13:42 
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:koi: Kack :koi:

:rire: :rire: :rire:

J'avais même pas remarqué :rire: :rire: :oops:

On dirait que les choses s'accélèrent :mrgreen: Merci pour le clin d'oeil du vol 815, et du 316 :top: Que de bons souvenirs....

Hurley !!!! C'est pas bien de jouer avec la vie de Daniel comme ça... Par contre, pourquoi cette série de numéros... Je me pose la question... :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 23 Juin 2010 - 18:07 
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La scène sur la plage est super :D !! On se l'imagine très bien... Et puis, toute cette nostalgie... :cry:
Les réactions des naufragés me font marrer... :roll:
"Mais alors, ils ont menti ?" (en voilà une qui n'a pas vu Lost :rire: )
"- Ca ne serait pas plus bizarre que le jour où on a découvert qu’ils avaient disparu… pour la deuxième fois.
- Et c’est là que tu nous sors que le vol Ajira s’est crashé ici aussi ? rétorque Russel avec sarcasme.
- Non, ‘faut pas abuser, ça, ça serait flippant." re - :rire: Y'en a qui n'ont rien compris :lol:

La scène de l'autoroute... j'avoue que je ne sais pas encore comment la comprendre. Est-ce que Daniel a vraiment été sauvé ? Ou alors est-ce qu'il est mort, et ne le sait pas, comme nos Losties à nous ? (je tiens à préciser, quelque fois que cela ne se verrait pas à cette phrase :mrgreen: , que je suis partisane du "arrivés sur l'île, ils étaient morts"... enfin, par moment, par moment je sais plus :rire: en fait, j'aime pas du tout cette idée, mais c'est comme ça que j'ai compris la fin...)
Et les chiffres... Ah, des chiffres :wha: ! On est vraiment dans un bon spin-off de Lost, c'est super excitant !!!
Dis-moi, tu vas nous donner une raison à ces chiffres ? et dis-moi, tu ne vas pas attendre 6 ans avant de tout nous dire :mrgreen: ?

Merci beaucoup pour cette fic, bonne continuation dans l'écriture !


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 Sujet du message: Re: Here On Purpose [spoiler S6 final]
MessagePosté: Mer 23 Juin 2010 - 20:39 
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Razorback
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Inscription: Mar 22 Juil 2008 - 11:22
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Je vais avoir l'air de répéter ce que disaient la prod de Lost, mais je suis totalement contre le "mais en fait ils sont tous morts". Ca allait pour les flash-sideways de la saison 6, parce qu'ils ont eu la bonne idée d'inverser ce que pensaient les spectateurs : "Ils pensent que les flashs, c'est leur vie, et l'Île, c'est leur mort? Bah on va jouer à ça : on va faire l'inverse. Leur mort dans les flash et leur vie sur l'Île".

Les chiffres découlent directement de la suite de chiffres de Lost. Avec un peu de réflexion, on peut facilement trouver. Quant à l'explication... je me la réserve. Je ne vais pas attendre six ans, quand même !

Pour les vols 815 et 316, il fallait que je sois logique : vu que mon action se passe en 2010, il y a forcément eu des retombées quand les Oceanic 6 ont disparu pour la deuxième fois. J'essaie au maximum de soigner le détail de la logique, mais faut pas croire, c'est pas une chose facile !

Quant au "presqu'accident de Daniel" (qui m'est vraiment arrivé, sauf qu'à la place des chiffres, la radio passait le générique de Destination Finale...), il y a également une explication à la fois scientifique et pas scientifique.

Et, Lostie, juste pour jouer avec tes méninges : tu dis "c'est pas bien, Hurley, de jouer avec la vie de Daniel". L'accident a eu lieu en début 07. Hurley n'est devenu le Gardien de l'Île que quelques mois après...

I'J'

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interview de Marsactu
"Here on Purpose. 4 7 1 7 19".


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