Un proverbe dit : une fois n'est pas coutume. Il y a des courageux qui ont lu ma précédente fanfiction : "You Can Trust The Compass". Très longue... Ca décourage parfois. Souvent, même !
Bref. Lost, c'est fini. L'avantage, ou l'inconvénient, c'est que l'histoire ne sera jamais terminée. Alors, j'ai envie de me taper mon propre kiff : inventer la suite. Ce qu'il se passe après. Précisément, ce qu'il se passe après le 13 juillet 2010, quand un voilier français et un paquebot américain se percuteront en pleine tempête pour aboutir sur les bords de l'Île, ne laissant que 52 survivants. Soyons fous !
**** By the way, le nouveau contrôle du flood m'interdit de poster deux posts à la suite, et éditer empêcherait de voir d'éventuelles mises à jour de la fanfic. Pour que je poste la suite, il faut au moins une réponse au post (ne serait-ce qu'un "la suite!") **** Part 1 : Au large. En France Un œil bleu qui s’ouvre, et en même temps… la tête qui tourne. Sale réveil pour Daniel Jacob. Première pensée de la journée : « Un autre jour avec un nom de famille maudit. » D’une, pour son origine biblique. Moins croyant que Daniel, ça ne peut pas se trouver. De deux : parce que rares étaient ceux qui l’appelaient par son prénom. Le seul reproche qu’il pouvait faire à ses amis, c’est de l’appeler « Jacob ». En dehors de ça : ils étaient parfaits. Aussi bizarres qu’ils pouvaient être, c’était des amis en or. Mariah, sa « meilleure amie », si le terme pouvait exister. C’était elle qui menait la bande, par sa force de caractère. Daniel, lui, n’était que second. Souvent, il fermait sa bouche, en grand timide qu’il était, mais les autres savaient une chose : quand il l’ouvrait, on l’écoutait. Du peu qu’il l’ouvrait. Après Mariah, venait Thomas. Thomas, le grand séducteur. Plus de conquêtes à son actif que tout le groupe réuni. Il était toujours à l’écoute des autres. Enfin, de ses amis. Pour toute personne qu’il ne connaissait pas, il était peu bavard, et peu à l’écoute. Un grand mystère pour le reste de l’Humanité. Et, contre toute attente, alors qu’il aurait pu choisir n’importe qui, Thomas avait choisi une relation stable avec Cathy. Autre membre du groupe. Cathy, qu’on appelait aussi Katrina. Elle avait quelques points communs avec le cyclone : sa colère ravage tout sur son passage. Autant par les mots que par ses poings. Ce qui était surprenant, car elle était très fine, aux allures presque angéliques. Et enfin, venait Joseph. « Breaker » de son état, un grand passionné de hip-hop, avec toujours, toujours, le mot pour rire. Et, quand Daniel inventait un délire, Joseph avait toujours la même répartie : « What the Flunch ! ». Personne ne savait d’où ça venait. Ils sont tous là. Tous les cinq, sur le voilier du père de Joseph, au large des côtes bretonnes. Une semaine de vacances pour tous, et la première pour Daniel depuis près de deux ans. Joseph est le seul à savoir comment manipuler le voilier, et Daniel, lui, se contente d’obéir. Sauf que ce matin-là, Daniel n’est pas d’une grande aide. La mer est tellement agitée qu’il a l’impression que ses neurones sont en plein concert de hard rock. - Beau réveil, Jacob ? demande Joseph à Daniel. - Je me réveille en pleine mer et j’ai l’impression que Neptune se défoule sur nous, répond Daniel en se tenant la tête. - T’as le mal de mer ? - Tu veux gouter à mon derrière pour voir s’il a le goût du poulet ? rétorque Daniel du tac-au-tac. Joseph se contente de sourire, et de donner une tape sur l’épaule de Daniel. - J’ai besoin que tu remplaces Thomas à la voile. Je ne veux pas être méchant, mais contrairement à ce que prétend Cathy, il n’est pas vraiment doué avec ses mains. Daniel sourit, puis acquiesce. Il court aider Joseph sur le pont avec la voile, alors que le bateau est secoué par les vagues, et que Mariah exprime son repas par-dessus bord. En cet instant, et même si Daniel a l’impression que la mer est prête à essayer de le tuer, il n’a aucune idée de ce qui se prépare. Que cette tempête est l’œuvre d’un homme et non de la nature. Il n’a aucune idée de ce qu’on attend de lui. Et surtout, il n’a aucune idée que, d’ici deux heures, ses amis auxquels il tient tant, ses amis qui représentent toute sa vie… Il n’a aucune idée qu’il les perdra, pour toujours, en percutant un paquebot en pleine tempête, pour se retrouver sur une île. Une île qui ne porte qu’un nom, un seul : l’Île. Le 13 juillet 2010, à 4h42, c’est la date et l’heure qui marquent la mort des quatre personnes les plus chères à Daniel. C’est aussi la date et l’heure qui marquent la fin de la vie de Daniel… et le début de sa survie. Sur l’Île.
Part 2 : Au large. La tempête Un œil fermé, elle est accoudée sur la rambarde. Il est tôt, très tôt. Peut-être 3h30 du matin. Elle ne parvenait pas à s’endormir, alors elle est là. Des vagues commencent à frapper contre le corps du bateau, mais le colosse tient la route. Ou plutôt, la mer. Le paquebot – Le Berger, comme il se nomme – aura commis l’erreur d’avoir les mêmes prétentions que le Titanic. Et, pourtant, Melissa est confiante. Elle était partie de France en direction des Etats-Unis parce qu’un producteur avait voulu le voir. Son truc, c’était la chanson. Elle s’était faite remarquer en France, mais son but, c’était l’Amérique. Elle voulait voir les choses en grand, convaincue que c’était comme ça que ça marcherait. Il faut de l’ambition pour réussir, pour s’accrocher, et plus haut elle vise, plus haut elle pourra grimper. C’est comme ça que Melissa Spinoza voit les choses. Ou plutôt, comme elle les voyait. Son voyage aux Etats-Unis avait été une grosse désillusion. Pour ne pas dire : un fiasco. Ce qui avait aidé Melissa, ce n’était pas seulement sa voix douce, teinte à la fois d’exotisme et de fragilité, mais aussi son physique plus qu’engageant. Et, bien que ça l’ait aidé jusque là, c’est là où le bas avait blessé : le producteur avait plus cherché à profiter d’elle que de la produire. Et, aussi forte son ambition soit-elle, une petite voix dans sa tête lui disait que ce n’était pas ce qu’elle voulait. Pour sa dignité. Pour son regard sur elle-même. Encore maintenant, elle se demande si elle n’aurait pas du faire ce sacrifice. Si ça ne valait pas le coup. Et sa conscience lui rappelait encore : non, tu as bien fait de partir, sinon, je ne te l’aurais pas pardonnée. Perdue, elle baisse la tête, se laissant aller au bruit des vagues venant se briser sur le Berger. Puis elle donne un coup de la paume de ses mains sur la rambarde, et grommelle : - Conscience : 1 ; Ambition : 0. Et elle retourne dans sa cabine, s’allonge, et essaie de dormir. Pendant près d’une demi-heure, elle essaye de faire le vide dans sa tête. Mais plus elle essaye, et plus le bateau s’agite, comme s’il voulait l’empêcher de ne pas penser. Alors, elle se lève, et essaye d’aller boire un verre d’eau, pour faire passer le mal de mer émergeant. Et un grand choc se fait entendre, suite auquel, alors qu’elle essaye de garder l’équilibre, Melissa tombe de tout son long sur le plancher de la cabine. Elle gémit de douleur, et essaye de relever. Elle sent que le sol de sa cabine n’est plus à l’horizontale, et que tout le bateau tangue avec une brutalité telle que le seul fait de se lever lui demande plusieurs efforts. Elle parvient enfin à se relever, et elle entend alors une sirène. Forte, aigue, stridente… agressive. - Qu’est-ce que… - Emergency ! hurle une voix. We’re sinking ! Melissa a beau avoir un niveau moyen en anglais, elle comprend : elle comprend que le bateau va couler. Elle essaye de sortir de sa cabine, et réalise que tous le monde a réagi comme elle. La panique vient soudain l’envahir, grandissant en elle comme une éruption sur le point d’éclater. Elle se passe la main dans ses longs cheveux bruns, sans parvenir à se calmer. Elle se retourne, et voit un agent de bord tenter de rassurer les passagers en les conduisant vers… Vers où ? Où peut-on aller quand un bateau coule en pleine tempête ? Elle accourt alors vers l’agent de bord, et, rassemblant toute sa volonté pour parler anglais, lui demande : - Where are we going ? L’agent de bord la regarde. Bon gré mal gré, il ne parvient pas à cacher sa panique. Il veut essayer de la rassurer, pourtant. Mais rien à faire. Il lui apprend qu’il y a trop peu de canots de sauvetage. Près de la moitié du paquebot sera bloquée à bord. Et Melissa de dire : - Je ne veux pas mourir ! - The sea didn’t let us the right to choose. (La mer ne nous a pas laissé le droit de choisir). Une panique émerge alors à bord, et au milieu de tous les passagers courant, hurlant, pleurant, Melissa coure, hurle, et pleure. Elle espère, aussi, en sachant qu’il n’y a rien à espérer. Alors, elle suit la foule qui se dirige vers le pont supérieur, et alors qu’elle allait sortir, une gigantesque vague vient s’écrouler sur la foule en panique, emportant dans les profondeurs de l’océan des dizaines et des dizaines de passagers sans espoir. Le choc vient faire trembler le sol du pont supérieur, et pousse Melissa contre le métal froid de la porte qui y donnait accès. Alors qu’elle s’apprête à sombrer dans le néant, assommée, désespérée, avec l’intime sensation de mourir, Melissa croit rêver : dans la nuit noir, au milieu de la pluie épaisse qui vient inonder le pont du bateau, au travers des vagues qui s’élèvent toujours plus haut, sous le ciel lourd de nuages noirs qui donnent la sensation d’être dans un enfer de néant, Melissa voit une image. Au loin, elle voit une silhouette : une île.
Part 3. Là où tout finit - Jacob ! hurle Joseph. Lâche la corde, la voile est trop tendue ! Mais Daniel n’entend pas. Alors qu’il tire sur la corde, il crie : - Parle plus fort, je ne t’entends pas avec ce vent ! - Lâche la corde ! Les vagues vont… Mais Joseph ne parvient pas à finir sa phrase. Une vague vient s’élever au dessus du voilier, et s’écrouler dessus, comme la bouche d’un géant tentant de les engloutir. L’eau vient frapper Daniel de toutes ses forces, et s’il ne s’était pas tenu à la corde, il serait passé par-dessus bord. Le frêle bâtiment tangue alors de l’autre côté, et au bout de la corde que Daniel tenait, loin au dessus de sa tête, le mat se penche, lentement, dans un craquement sourd, qu’il peut entendre malgré l’orage et la pluie battante. Quand il peut enfin voir au travers de la pluie, plissant les yeux pour se protéger de l’eau, il réalise que Joseph a disparu. L’effroi vient soudain l’envahir. Il cherche autour de lui, espérant voir son ami quelque part, n’importe où sur le voilier. Il se surprend même à espérer voir sa main surgir du bord du bateau, comme s’il s’était désespérément accrocher au bord, dans un geste miraculeux. Et alors qu’il hurle : - Joseph ! Joseph ! La peur vient lui faire trembler les bras. Ou peut-être est-ce la tension du mat s’écrouler, tirant sur la corde qu’il tenait fermement. Il la lâche alors, et le mat tombe par-dessus bord. Il menace d’entraîner le voilier avec lui dans son élan, mais une vague venant dans le sens opposé vient rééquilibrer le bâtiment… pour un instant. - Jacob ! hurle une voix. Jacob, il faut que tu rentres, tu vas passer par-dessus bord ! Daniel tourne la tête, et voit Mariah émerger de la cabine. Il essaye alors de se lever, mais glisse sur le plancher. Il ne trouve rien à se raccrocher, et son dos vient percuter le bord du bateau. Il hurle de douleur, alors que Mariah, Thomas et Cathy essayent de sortir de la cabine pour lui porter secours. - Restez à l’intérieur ! ordonne Daniel. Je vais trouver un truc à m’accrocher, mais ne venez pas, vous allez être jetés du bateau ! - Si on fait rien, c’est toi qui va être… commence Thomas. Mais Thomas n’a pas le temps de finir sa phrase. Daniel ne saura jamais ce qu’allait dire Thomas. Il ne saura jamais si Mariah a hurlé son nom, si Cathy et Thomas ont eu l’occasion de s’embrasser une dernière fois, il n’aura même plus l’occasion de se rappeler de leurs visages cette nuit là. Une nouvelle vague vint le projeter hors du voilier, et il percute durement la surface de l’eau, plusieurs mètres plus loin. Il essaye, tant bien que mal, au-delà de ses forces, de se débattre, de garder la tête en surface, mais l’eau essaye à chaque fois de le tirer vers le bas. Il essaye, pourtant, il essaye de hurler « Mariah ! » Mais l’océan le pousse à se taire, le forçant à boire la tasse. Et, alors qu’il crache, il a droit à une vision d’horreur. Il voit l’ombre gigantesque qui émerge du brouillard marin. Il voit ce monstre de métal traverser une vague, perpendiculaire, alors que le voilier est soulevé par cette vague. Cette fois-là, et cette seule fois-là, l’océan en furie lui permet de hurler, aussi fort que ses poumons le lui permettre : - MARIAH ! Le voilier est alors réduit à néant par le paquebot, par le monstre sorti du brouillard, qui s’écroule sur la surface, laissant Daniel seul, face à ce gigantesque bâtiment, avec l’horrible certitude qu’aucun de ses amis n’a survécu. Et malgré ça, il hurle une dernière fois : - MAR… Mais une vague vient le couper alors, lui tombant dessus, comme si le ciel lui tombait sur la tête. Et puis, c’est le noir complet.
**** I'J'
_________________ interview de Marsactu "Here on Purpose. 4 7 1 7 19".
Dernière édition par irajonas le Sam 12 Juin 2010 - 19:31, édité 2 fois.
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