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 Sujet du message: Un frère
MessagePosté: Ven 21 Jan 2011 - 23:27 
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La jeune femme se leva et se dirigea d’un pas ferme et sans détour vers la porte. Plus rien maintenant ne pourrait la faire dévier de son objectif.

Au même instant ailleurs.
C’était un matin de septembre comme les autres à un détail près : c’était son anniversaire. Cela faisait quelques temps maintenant qu’il pensait à ce jour en se disant, en sachant inconsciemment que ce jour serait exceptionnel. Ce matin-là donc, il se leva et s’apprêtait à vivre une journée extraordinaire.
Il alluma la radio et la musique résonna dans tout l’appartement. Dès les premières notes de musique, il sentit que quelque chose d’étrange se passait. La musique…Cette chanson le mettait mal à l’aise. Néanmoins, il vaqua à ses occupations quotidiennes. Mais, en passant devant un miroir, il se reprit à avoir cette sensation bizarre. Il avait trente-huit ans aujourd’hui, mais c’était comme s’il se découvrait pour la première fois. Qui était-il vraiment ? Il essaya d’interroger son reflet dans le miroir, mais naturellement il n’eut pour réponse que son image immobile et froide.
Il retourna dans le salon, s’assit devant l’ordinateur et l’alluma pour consulter ses mails. La petite enveloppe signifiant « vous avez un message » se mit à clignoter plusieurs fois ce qui indiquait qu’il avait reçu plusieurs messages. Beaucoup d’entre eux étaient des cartes d’anniversaire électroniques provenant de ses amis et de quelques collègues. Un message attira tout particulièrement son attention car il ne connaissait pas l’identité de l’émetteur dudit message : Pauline. Intrigué, il l’ouvrit :
« Bonjour,
Je vous envoie ce message sans être bien sûre de qui vous êtes.
Pour être brève, j’ai perdu mon frère dans un accident de voiture il y a maintenant sept ans. Et il y a peu, via des connaissances, il m’a été rapporté que mon frère était toujours vivant et résidait maintenant en Australie.
Cela m’a fait l’effet d’une très mauvaise blague de prime abord, mais attirée par une envie désespérée de revoir mon frère, j’ai voulu en savoir plus… Des photos de vous me sont parvenues et j’avoue que la ressemblance m’a bouleversée tant elle est frappante, étonnante… voire édifiante !
Si vous… tu… es mon frère…
Bon… J’ai l’impression de devenir complètement folle. Rien ne pourra me conforter dans cette idée absolument … que de m’en rendre compte personnellement. C’est pourquoi, j’ai pris la peine de prendre un billet d’avion et serai présente à Sydney le 21 de ce mois.
Pauline Etvay »

Nathan resta pensif. « Je n’ai jamais eu de sœur. Je sais que nous avons des sosies sur terre… Je ressemble, paraît-il, comme deux gouttes d’eau à ce musicien qui n’a fait qu’un seul tube … Oh ! Quel est son nom déjà ???? Décidément ma mémoire me fait défaut… Mais bon de là à ce qu’une jeune femme me prenne pour son propre frère disparu… c’est assez dingue ! »
Il éteignit l’ordinateur, se leva, prit ses clés et se dirigea vers la porte. Dans l’entrée il se retrouva une nouvelle fois face au miroir et les paroles de la chanson du matin lui trottèrent à nouveau dans la tête :
« Yesterday I got so old
I felt like I could die
Yesterday I got so old
It made me want to cry
Go on go on
Just walk away
Go on go on
Your choice is made
Go on go on
And disappear
Go on go on
Away from here”


Une route départementale bordée d’arbres en France. Un tracteur, une flaque d’huile, un camion, une voiture blanche.
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.
Une route départementale bordée d’arbres en France. Une flaque d’huile, un camion, une voiture blanche… encastrée dans un arbre.
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.
Une maison de la banlieue parisienne, deux gendarmes. Un cri… C’est fini.


Aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
« Les passagers du vol 891 en partance pour Sydney, embarquement immédiat porte… »
Pauline avança d’un pas régulier qu’elle voulait détaché. Mais quiconque l’aurait observé attentivement, aurait remarqué le léger tremblement de ses mains et l’angoisse dans ses yeux. En montant dans l’avion elle ferma les yeux et tenta de faire le vide dans sa tête.
Le voyage serait long jusqu’à Sydney et il était primordial qu’elle se détende.

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 - 20:03 
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:shock: :shock: :shock:

Comment tu oses nous laisser avec ça ? Il y a une suite j'espère !! (sinon je te harcèlerai jusqu'à ce qu'il y en ait une :tong: )

L'écriture est agréable à lire, la description de l'accident parfaite :supermegatop:! Une allusion aux miroirs :mate: , j'adore ! et une chanson incrustée, tout ce qu'il faut pour me plaire :rire:

Trop de questions pour l'instant, j'attendrai le reste :wink:

ce qui me fait aussi penser que j'en ai une à poster, je finis de la peaufinier :roll:

Merci beaucoup sand :D !


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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 - 20:44 
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Super!
Très agréable à lire, et hâte de lire la suite :D


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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 - 21:48 
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C'est super Sand, j'ai vraiment beaucoup aimé. C'est fort bien mené et écrit.
J'ai envi de connaître la suite...

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 22 Jan 2011 - 23:03 
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Merci beaucoup pour vos messages d'encouragement qui m'ont fait plaisir ::biz:: . La suite est là pour ce soir.



La voiture de Nathan roulait vite à travers les rues. Dans sa tête défilait le mail du matin. Et bien qu’il refusait de l’admettre, ce message le turlupinait.
Tout d’abord première coïncidence il était bien français. Il avait quitté la France six ans auparavant pour s’installer en Australie sur un coup de tête. De sa vie en France, il n’avait quasi aucun souvenir. Il s’était retrouvé un jour dans un hôpital, et des avis avaient été émis pour ce jeune homme qui avait perdu la mémoire. Mais en retour, il apprit qu’en fait ses parents étaient morts alors qu’il était enfant et qu’il avait ensuite erré dans diverses familles d’accueil. Personne ne l’attendait donc à sa sortie. La seule chose qu’il connaissait était son nom Nathan Dutil.
Est-ce que cette Pauline ne serait pas une des filles de ces familles d’accueil ? Bon inutile de se tourmenter plus, il la rencontrerait, elle se rendrait compte par elle-même qu’elle avait été induite en erreur…
Il arriva au bureau assez tôt, passa prendre un café et commença à éplucher le dossier du jour « Le rapatriement d’une fugitive aux Etats-Unis ».

Quelque part en France, sept ans plus tôt.
Un père, venu identifier le corps de son fils complètement défiguré par la violence de l’accident. Ce père, fragile du cœur, commença à se sentir mal, il avait des doutes sur l’identité de ce corps. Les gendarmes lui dirent que c’était normal, que les parents avaient toujours ce refus concernant leur propre enfant, mais les papiers étaient là : Marc Etvay. Le père procéda alors aux différentes tâches administratives pour rapatrier le corps dans sa ville. Il demanda à faire sceller le cercueil afin d’épargner sa femme et ses filles de cette dernière vision de Marc.

Durant le vol pour Sydney, Pauline n’arrêtait pas de se repasser le film de ce jour maudit où son frère s’était tué. Elle revoyait sa mère s’effondrer, son père garder envers et contre tout ce calme froid, presque distant. Mais la douleur, qu’on pouvait lire dans ses yeux, montrait que pour lui aussi un pan de sa vie venait de s’écrouler. Pauline ne se faisait pas l’idée de la mort de son frère. Elle ne l’avait pas vu, puisque son père avait fait fermer le cercueil avant de le rapatrier. Il lui avait cependant assuré que le visage de Marc n’était pas abîmé et qu’il n’y avait même pas de rictus de douleur. La seule trace visible de l’accident était une imperceptible griffure sur la joue droite. Mais malgré cela Pauline aurait aimé voir Marc une dernière fois.
En contemplant les nuages à travers le hublot, Pauline se demandait comment ce Nathan avait réagi à la lecture de son mail. Il avait dû la prendre pour une folle, mais elle n’était plus à ça près. Elle avala un lexomil et ferma les yeux, espérant pouvoir dormir d’un sommeil sans rêve jusqu’à l’atterrissage.

Nathan n’avait pas du tout l’esprit au travail. Ses pensées divaguaient. Ces derniers temps, il pensait que sa mémoire lui faisait défaut, mais le mail venant de France le titillait et cette chanson du matin lui rappelait vaguement quelque chose. Il entra sur Google le début des paroles « Yesterday I got so old, I felt I could die… ». L’écran ne mit pas longtemps à afficher ‘In Between Days’ The Cure. Nathan fit démarrer la vidéo et ses yeux plongèrent quelques vingt ans en arrière dans une salle de concert à Paris.

Le vol 891 en provenance de Paris amorçait son atterrissage sur la piste de l’aéroport de Sydney. Pauline avait les mains moites et le cœur serré, mais elle n’allait pas flancher maintenant. L’avion sortit son train d’atterrissage et se posa en douceur sur le tarmac.

« Nathan… Nathan ! » Cette voix le sortit de sa torpeur. « Nathan, le dossier doit être rempli de toute urgence, le marshall qui escorte la jeune femme vient de nous prévenir que leur vol est prévu le 22 septembre !
-- Oui, c’est bon, je m’en occupe. »
Nathan se remit au travail avec cette sensation bizarre qu’il n’était pas celui qu’il prétendait être.

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Mar 25 Jan 2011 - 21:04 
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Bravo Sand ::biz:: C'est vraiment très bien écrit, et je suis impatiente de lire la suite :wha: Merci pour cette nouvelle fic :tong:

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Jeu 27 Jan 2011 - 08:14 
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Très bien écris, intriguant et passionnant, ce que rend le tout agréable à lire.
Donc vite la suite :D


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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Jeu 27 Jan 2011 - 15:28 
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Voici la suite. :wink:



Pauline détacha sa ceinture comme les ralentis des films. Elle se leva, prit ses objets personnels dans la cabine et descendit de l’avion. Pendant une fraction de seconde elle repensa à la lubie de sa sœur, qui adolescente, voulait mourir terrassée par une crise cardiaque en descendant d’un avion. Cela faisait bien longtemps maintenant qu’elle n’avait plus de réels contacts avec sa sœur. En fait, depuis la mort de leur frère, elles étaient comme deux étrangères l’une pour l’autre.
Après la vérification de son passeport et le traditionnel passage en douane, elle s’installa dans un café de l’aéroport, commanda un café et sortit son ordinateur portable. Elle arrivait près du but maintenant. Mais le temps ne lui avait jamais paru aussi long.

Nathan finissait la lecture du dossier de cette jeune fugitive. Il était abasourdi et presque admiratif du nombre de kilomètres qu’elle avait parcourus et de toutes les identités utilisées au cours de sa cavale. Le dossier était prêt. Le marsahll, qui était vraiment une personne antipathique, allait pouvoir rapatrier Kate Austen aux Etats-Unis. Il s’apprêtait à aller remettre le dossier à son patron quand la petite enveloppe des messages s’afficha sur son ordinateur. L’émetteur de ce message n’était autre que Pauline. Que devait-il faire ? L’étrangeté du rêve de tout à l’heure (dans une salle de concert) ou devrait-il dire souvenir, lui laissait un sentiment d’inachevé. Il se devait d’être honnête avec lui-même, cela avait plus la teneur d’un souvenir que d’un rêve. Un souvenir enfoui au plus profond de lui, là, dans son inconscient. Quelque chose qu’il avait oublié. Il était parfois très facile d’oublier quelque chose. Le cerveau humain a cette faculté de mémoire sélective. Mais les choses, les événements de notre vie restent toujours enfouis quelque part jusqu’à ce que quelque chose ou quelqu’un les fassent ressurgir. Cette Pauline allait-elle produire le même effet que la chanson de tout à l’heure ? Attendait-il, désirait-il cet effet ? Il ouvrit le message.
« Bonjour,
Je viens d’arriver à Sydney. Je suis en ce moment même à l’aéroport. L’émotion dans laquelle je me trouve et, devrais-je ajouter, l’étrangeté de la situation font que je ne vais pas y aller par quatre chemins.
Bref, je vous propose de vous attendre pendant deux heures à l’aéroport, porte 8. Cela peut vous paraître stupide, mais je préfère vous laisser le choix de venir me rencontrer ou pas. Si dans deux heures, je ne vous vois pas arriver (ne suis-je pas sensée vous reconnaître ?), je repartirai sans essayer de vous joindre à nouveau.
Pauline ETVAY »

Nathan se frotta les yeux. Après tout cette jeune femme était venue pour lui, et lui n’avait rien à perdre. Il avait même un prétexte pour se rendre à l’aéroport : le dossier « Kate Austen » à déposer et cela éviterait à son patron la dépense d’un coursier.
Il alla droit au bureau de son patron qui n’y vit aucun inconvénient. « Je suis sûr que tu as quelque chose d’hautement plus intéressant à y faire. Une jeune femme en détresse j’imagine, bourreau des cœurs… » . Nathan était toujours amusé d’habitude qu’on le considère comme un homme à femmes mais cette fois-ci, cette remarque le laissa de marbre. Son patron fut assez gêné de constater la froideur de Nathan et ne préféra pas insister. Il lui souhaita juste un bon anniversaire et le laissa s’en aller.

Sept ans plus tôt.
Un cercueil. Du monde. Beaucoup de monde.
“ I can tell by your eyes, that you’ve probably been crying forever
And the stars in the sky don’t mean nothing, to you they’re a mirror
I don’t wanna talk about it, how you broke my heart
If I stay here just a little bit longer
If I stay here won’t you listen to my heart ….
If I stand all alone, will the shadows hide the colours of my heart
Blue for the tears, black for the night’s fears
And the stars in the sky don’t mean nothing, to you they’re a mirror
I don’t wanna talk about it, how you broke my heart…”

Une urne remplie de cendres.
Un colombarium.
Une inscription.
Marc Etvay 1966-1997

Dans les toilettes de l’aéroport, Pauline s’aspergea le visage d’eau fraîche afin d’effacer ses larmes et ses yeux rougis. Puis elle s’interrogea face au miroir.
« J’ai fait tout ce chemin juste pour laisser à un parfait inconnu les cartes en main ? » Et oui, une fois de plus elle avait fait marche arrière. En fait elle avait peur que ce soit vraiment son frère et comment aurait-il pu faire croire à sa famille, ses amis qu’il était mort, c’est qu’il avait choisi de ne plus les voir… Viendrait-il la voir, elle ? Quoiqu’il en soit elle serait vite fixée. Elle s’essuya le visage avec une serviette et se dirigea vers la porte n°8.

EDIT (suite)

Nathan s’installa au volant de sa voiture, posa soigneusement le dossier sur le siège passager, puis après un regard dans le rétroviseur démarra. Il travaillait dans la zone de fret et par conséquent l’aéroport était proche. Cette Pauline devait connaître ce détail, car comment aurait-elle pu donner un délai aussi court sinon ? Elle devait avoir mené une petite enquête avant de prendre cette décision. Qui avait pu lui parler de lui ? Certainement un des clients de la société. Ils étaient mondialement connus et géraient des clients de différentes nationalités. Il avait donc, à maintes reprises, rencontré des français. Et comme il était le « french guy » de la boîte, il servait aussi souvent d’interprète quand cela était nécessaire. Arrêté au feu rouge, il tâchait de se remémorer le visage des différents français qu’il avait rencontrés quand quelqu’un frappa à sa vitre. Il sursauta, le regard soudain en panique…

Sept ans plus tôt.
Quelque part en France.
Une voiture blanche arrêtée à un stop.
Un homme d’une trentaine d’années au volant. La vitre s’abaisse, les yeux verts ont juste le temps de voir la seringue puis plus rien, le néant.
Quand les yeux s’ouvrent à nouveau, la voiture blanche n’est plus là. L’homme aux yeux verts se lève et marche. Il a très mal à la nuque. « Je dois voir un docteur… »


« Hé, monsieur… monsieur… Pourriez-vous m’indiquer… » Le feu passa au vert, Nathan ne prit pas la peine de répondre et appuya sur l’accélérateur. Quelques mètres plus loin, il s’arrêta dans un parking pour se calmer.
« Je ne suis pas Nathan Dutil… Je ne suis pas Nathan Dutil… J’ai été agressé, la seringue…, j’ai été drogué. Je ne suis pas Nathan Dutil… Qui suis-je ? Serais-je cette personne, ce frère que cette Pauline recherche… J’aurais… »
Les feux arrière de la voiture s’allumèrent et celle-ci reprit la route.

Cela faisait maintenant quarante-cinq minutes que Pauline se trouvait devant la porte 8. Elle ne s’impatientait pas, elle guettait immobile telle une statue, tout simplement. Ses yeux la brûlaient tant elle fixait la route intensément.
Ses parents ne savaient pas qu’elle était à Sydney. Elle leur avait seulement dit qu’elle partait quelques jours pour son travail, mais elle n’avait pas voulu rentrer dans les détails, elle ne voulait rien compromettre avant de savoir de quoi il en retournait exactement.
Une heure d’attente…

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 - 16:23 
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Toujours aussi passionnant :)
Bientôt la rencontre fatidique...ou pas.
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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 29 Jan 2011 - 19:17 
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Tic tac ....

Comme Pauline , on compte les minutes qui nous séparent de la suite des événements ..

Merci à toi Sand, pour ces beaux moments de lecture que tu nous offres . :D

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Il y a deux grands principes intangibles dans la vie :

1) Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué .
2) C’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens .

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Jeu 03 Fév 2011 - 10:45 
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Inscription: Mer 18 Mar 2009 - 09:13
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Merci :wink: Cela me fait vraiment plaisir que cela plaise à certains d'entre vous.
La suite arrive d'ici quelques jours, je suis en train de la peaufiner, mais je ne sais pas encore quand j'aurai le temps de la mettre en ligne.

EDIT Voici la suite.

Nathan passa sa carte dans l’appareil et pénétra dans le parking au deuxième sous-sol. Il prit le dossier avec lui et se dirigea vers les ascenseurs. Un coup d’œil à son montre lui indiqua qu’il avait encore une heure, un temps amplement suffisant pour déposer le dossier et se rendre ensuite à la porte 8. Il s’acquitta d’abord de la dépose du dossier, puis lentement, se dirigea vers son destin.
Il regardait toutes les jeunes femmes qu’il croisait afin d’essayer de se représenter cette Pauline, mais il n’y parvenait pas. Il sortit par la porte 16, préférant parcourir le chemin restant à l’air libre afin de se calmer. Les deux souvenirs qu’il avait eus aujourd’hui l’avaient, et c’est peu dire, quelque peu ébranlé.
Lorsqu’il arriva à la porte 12, il se trouva encerclé par un groupe. C’était une jeune équipe australienne de cyclisme qui se rendait à l’étranger pour participer à un championnat. Nathan s’arrêta pour observer leur stress et leur bonheur d’avoir été sélectionnés et ce qu’il lut dans leurs yeux le renvoya quelques vingt années plus tôt.

Une course cycliste. Plusieurs équipes. Des spectateurs qui encouragent. « Et le vainqueur de l’étape est le dossard n°32 : Marc Etvay, notre plus jeune concurrent de ce Tour de l’Est parisien ». Un podium. La première marche. Marc est souriant, mais pas trop quand même, il est plutôt du genre timide. Ses parents sont là, ainsi que sa jeune sœur, qui bien qu’elle ne soit pas contente d’être là (elle aurait préféré rester avec ses amies), esquisse un sourire de fierté.

Le flot de cyclistes passé, Nathan restait là songeur. « Marc Etvay… Pauline Etvay… » Le choc : passer sept ans de sa vie à être quelqu’un et réaliser aussi soudainement qu’en fait on était quelqu’un d’autre. Quatre cent mètres…

C’est Pauline qui le vit la première et pour cause. La ressemblance était encore plus frappante car vivante… Elle le fixa avec une intensité telle que lorsque Nathan croisa son regard, il la reconnut aussi. Il lui sourit et cria « Pauline, Pauline… C’est incroyable… Je me rappelle… » Pauline restait immobile, elle voulait elle aussi aller à sa rencontre mais elle était comme clouée au sol. « Pauline, je savais que cette journée avait quelque chose de particulier, tout ce temps perdu… » Les yeux de Pauline s’embuèrent de joie. Puis tout se passa très vite. La joie laissa la place à l’horreur.

Une ferme en France : ses grands-parents, sa grande sœur.
La naissance de sa petite sœur.
Son copain d’enfance avec qui il faisait les quatre cent coups.


Des crissements de pneus. Une voiture folle...

Les vacances à Nice où son père le sauve de la noyade.
Leur déménagement de la province vers la région parisienne.


...venait de finir sa course sur le trottoir…

Son premier baiser avec une jeune espagnole.
Sa première victoire de coureur cycliste.
Les moments de complicités échangés avec sa grande sœur pendant l’adolescence.
Ses vacances dans un camping de l’Héraut.
Cécile.


… fauchant plusieurs personnes…

Les sorties avec ses amis.
Déménagement à Toulouse, premier travail.
Estelle.
Noël avec toute la famille.
Les visites de ses parents à Toulouse.
Les vingt ans de Pauline.


… dont Marc…

Les meilleurs amis du Sud.
Rupture avec Estelle.
Dernier week-end passé chez ses parents avec ses sœurs, son neveu, sa toute jeune nièce.


Visage de Pauline… « Pardon… »

Sur son vélo, sourire aux lèvres, disparaissant dans les nuages du col…


Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
MarcEtvay 1966-2004

Pauline se redresse. « Vous êtes de la famille ? … Vous êtes de la FAMILLE ?...
- Oui … Non…
- Ecartez-vous alors… »
Pauline était figée, une boule au fond de la gorge. Son frère était là devant elle, mort une deuxième fois. Elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait pas prouver que c’était son frère…
« Allez, mademoiselle, il ne faut pas rester ici… » Pauline entra dans l’aéroport, le visage baigné de larmes, avec cette impression que le monde entier autour d’elle n’était pas réel. Qu’allait-elle faire maintenant ?

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Sam 05 Fév 2011 - 13:39 
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Inscription: Jeu 08 Avr 2010 - 13:10
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wow :10:
M'attendais à beaucoup de chose sauf à ça!!
C'est vraiment bien, vivement la suite.


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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Mar 15 Fév 2011 - 10:46 
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Inscription: Mer 18 Mar 2009 - 09:13
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J'ai été un peu (beaucoup) occupée ces derniers temps et j'ai eu beaucoup de mal à m'y remettre. Je vais essayer de vous préparer la suite d'ici quelques jours, en vous prévenant que le personnage de Pauline va se retrouver à la coisée des chemins :mrgreen:

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Mar 15 Fév 2011 - 21:09 
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Razorback
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Inscription: Dim 07 Fév 2010 - 13:17
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Encore merci Sand , et même si je ne passe qu'épisodiquement je surveille cette rubrique , car elle est toujours très agréables à lire et avec une façon de raconter l'histoire presque cinématographique ..

Au plaisir de te lire . :top:

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2) C’est à la fin du bal que l’on paye les musiciens .

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 Sujet du message: Re: Un frère
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 - 21:28 
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Inscription: Sam 29 Aoû 2009 - 14:04
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Ah, heureuse de te voir écrire que ce n'est pas la fin :supermegatop:
On t'attend sand, on t'attend ! Prends tout le temps qu'il te faut pour écrire une suite aussi bien et aussi mystérieuse que ce magnifique début :wink:


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