Cet épisode est passionnant, et remet beaucoup de choses en cause, un peu comme "
Loin de chez Elle".
D'abord, le flash-back sur le personnage central est très différent de ceux que l'on peut voir d'habitude. Le "revival" de Desmond n'a rien à voir avec un flash-back normal. De plus, l'épisode est totalement centré sur lui, ce qui nous vaut une agréable surprise dans la "discontinuité" de la série. Cet épisode est urbain, londonien... Pas d'île ou si peu, et plutôt des réminiscences de celle-ci. comme si les pôles étaient inversés. Traditionnellement, les expériences que vivent les naufragés les renvoient à des évènement de leur passé.
Ici, ce passé est égrenné de souvenirs.... du futur !
Puisque Desmond se rappelle
ce qui ne lui est pas encore arrivé.
D'où un épisode extrèmement troublant dans sa narration, remarquablement écrit et filmé. Un épisode qui me fait beaucoup penser à "
Matrix", plus qu'à "
Retour Vers Le Futur". La vendeuse de bagues n'est pas sans rappeler l'oracle black de la trilogie "
Matrix", jusque dans ces positions sur un banc pour parler à Desmond de son futur.
Pourtant, nous savons que les auteurs ont rejeté l'interpétation "matrixienne" de la série. Il n'en reste pas moins que le revival de Desmond pose des problèmes sur la temporalité de l'île par rapport au monde extérieur. Il y a-t-il une distorsion temporelle entre l'île et le reste du monde ? Cet épisode aurait pu s'appeller " Se Souvenir du Futur"... Bien sûr, le principe de l'hallucination liée à la décharge électromagnétique (se remémorer toute sa vie) pourrait accréditer la thèse de l'égarement mental de Desmond. Il n'empêche qu'il prévoit le futur et est donc en décalage avec la temporalité des autres. Cela signifie-t-il que l'île est aussi en décalage ?
Ce qui ferait de Desmond quelqu'un qui est au "diapason temporel" de l'île...
Je ne peux m'empêcher de mettre cet épisode en relation avec
Loin de chez Elle, et "Vivre ensemble ou mourir Seul".
Nous savons désormais que l'île n'est pas un "snow globe" (thèse également infirmée par les créateurs), puisque il y a bien une porte d'entrée et de sortie, qui permet aux personnes du monde normal d'accéder à l'ïle. Michael et Walt ont pu sortir. Juliet a pu rentrer, recrutée par ce qui semble être une extension internationale du projet Dharma, ou de la fondation Hanso.
La question que pose manifestement l'épisode est: Charles Widmore fait-il parti de ce réseau international (comme pourrait l'être le père de Sun, le medium de Claire, etc.).
Tout cela désacralise énormément l'aspect mystique de l'île qui attire ses proies (le Black Rock, l'équipe de Rousseau, l'avion nigérian, le vol 815). Michael, Walt, Juliet, nous prouvent qu'on peut y accéder comme à un moulin, selon les desideratas des Autres, bien sûr.
Mais l'expérience de Desmond dans cet épisode ne pose-t-il pas question sur la différence de temporalité entre l'île et le reste du monde ? Que se passe-t-il, quand "la porte s'ouvre " ?
Sinon, la menace affichée renvoit au seul épisode baclé pour l'instant, celui concernant M. Eko. Si Charlie est une potentielle victime, M. Eko a prévenu Locke que tous seraient les suivants... Et Charlie, avec Locke, est le seul à avoir vu le monstre (on comprend bien qu'il se doute de quelque chose).
Et ça m'énerve, parce que toucher à Charlie signifie pourrir la vie de Claire; ce que je n'admettrai pas !!!!
P.S.: très bien vu le coup du wisky de Widmore. Contrairement à ce que tous les ânes battés croient, le wisky se goûte avec une extrème modération. La valeur d'un wisky dépend de son âge et de la façon dont il a été mis en fût. Le wisky, le vrai, est toujours mis dans des tonneaux usagés, afin d'éviter l'épanchement d'une matière du chêne qui le foutrait en l'air (le serin). Aussi, les faiseurs de wisky, majoritairement écossais, importent des fûts vinicoles ayant déjà servi. Le wisky se bonifie par son âge, comme tous les bons vins, qui coûtent 3 zéros derrière le premier chiffre... Desmond est donc un mauvais buveur de wisky puisqu'il s'engouffre une bouteille sans sourciller, dans le but d'être ivre. Toute la différence avec Widmore, qui lui rappelle qu'une seule gorgée d'un wisky de 60 ans d'âge vaut une fortune, et que cela doit s'apprécier, longuement...
Désolé, le capitaine Haddock qui est en moi, appréciant le Loch Lomond (dont les bouteilles de 40 ans d'âge ont un prix innaccessible), ne pouvait pas s'empêcher de relayer ce détail !
Tonnerre de brest !