J'ai conscience que sur le coup, c'est vraiment très long... mais j'avais pas mal de choses à dire. Je viendrais en reparler si vous avez eu le courage de lire tout ça...
Alors d'abord, allons-y simplement. The Subsitute est bien dans la lignée des épisodes précédents, avec ces flash-sideways dont le sens, que ce soit par rapport à la structure de l'épisode ou au niveau plus général de la signification du show, est toujours assez difficile à cerner. J'ai quand même été frappé par plusieurs choses, et je vais les exposer plus tard. En tout cas, tout ça reste malgré tout déroutante, mais structure logique ou pas, The Substitute était absolument passionnant. D'abord parce qu'il lance vraiment cette saison, dans le sens où un thème bien précis s'est toujours dégagé de chaque saison (à savoir, respectivement; les survivants, la trappe, les autres, le retour des oceanic 6 et les voyages temporels) et que celui de la saison 6, outre ces flashs-sideways trop particuliers, semble être la vérité, la vraie, de la série. Lindelof et Cuse avaient prévenu que les réponses arriveraient effectivement bien avant le finale, What Kate Does allait déjà dans ce sens, mais on passe au niveau supérieur avec The Substitute. L'épisode ressemble presque à la première partie d'un finale qui s'étalerait sur toute une saison. C'est intriguant, c'est excitant, c'est beau et c'est un vrai rêve de voir que la série est tout ce que l'on a pu fantasmer, c'est mon cas en tout cas. Que le sens et la forme des épisodes nous échappent plus ou moins importe peu lorsque le fond est si fort. Alors il serait facile de tomber à nouveau sur Lindelof et de lui reprocher ses déclarations sur sa volonté de construire la saison 6 à l'image de la première, parce que oui, cette impression d'unité qui émergeait des épisodes de la saison 1 et avait imposé Lost comme un grand Drama à l'écriture parfaitement maitrisée, est totalement absent pour l'instant. Mais de un, avec The Substitute je crois commencer à comprendre ce que Lindelof entendait par un retour au Drama et je vais m'expliquer là-dessus plus tard (je parlais de 316 comme exemple de bon Drama à propos des ratés de What Kate Does, et ce qui m'a intéressé dans The Substitute m'a justement directement ramené vers le Jack-centric de la saison 5), et de deux, de toute façon, on s'en fout! Il y a tellement de superbes choses qui se font au niveau de la forme aujourd'hui à la télé, et Lost n'a pas à faire ça car elle a tout simplement dépassé cela (oui, je la porte dans mon estime, cette série). Le fond de Lost et sa capacité à intriguer est inégalable, l'épisode est justement une leçon d'écriture à ce niveau-là, parce que où tout l'art de Lost résidait auparavant dans sa capacité à suggérer l'ambiguïté et générer chez nous le fantasme, désormais, ce fantasme, il est là face à nous, lui, le fond même de la série, et tout ça dépasse tout possible travail d'écriture dans le sens classique du terme, car se met en place, dans mon cas en tout cas, une relation instinctive avec la série, basée sur ce rêve qu'elle a progressivement fait naitre en nous. On a dépassé les cadres bien logiques de la structure en cinq actes du Drama de 42 minutes, et si on rêve avec Lost depuis le début, ce genre d'épisode est justement trop fort pour s'attarder sur une quelconque structure ou logique; on a dépassé ça, on est dans le monde du rêve. Ecris aussi bien que tu le veux, Matthew Weiner, montre-nous comme tu es intelligent et fin dans tes portraits, tu n'égaleras jamais le rêve que Lost finit par nous offrir. Voilà, ça c'était un petit mot sur l'écriture.
L'épisode en lui-même maintenant. D'abord un mot sur la réalisation, particulièrement léchée, surtout encore une fois dans les flash-sideways. Terry O'Quinn est vraiment mis en avant, et la caméra prend des partis-pris plus marqués que les séries habituelles des grands networks américains, on a parfois plus l'impression d'être sur le cable, principalement lorsque Locke va voir Rose (Bender en profite pour nous remettre un de ses cadres dans le fond) et lorsqu'il prend sa position de « Substitute ». Je le précise parce que ça apporte à mon sens beaucoup à l'épisode, toujours au niveau de cette impression de traverser un rêve, ce sentiment de regarder quelque chose qui s'est peu à peu transformé pour devenir une autre série, plus proche du spectateur et de sa façon qu'il peut avoir de naturellement voir les choses. A ce niveau-là un plan est très connoté, c'est le « Are you a people person? » (très rapproché et soulignant l'ironie comme Lost ne l'avait probablement jamais fait), et ce n'est pas anodin, parce que s'il y a bien quelque chose qu'on peut retirer de l'épisode, ce sont les gens, en général. D'abord avec une scène très bien sentie à mon avis, celle de l'enterrement de Locke. Bien sentie parce qu'il m'a fallu quelques semaines après The Incident pour réaliser que mon bien-aimé John Locke était vraiment, vraiment mort, et c'était un oubli cruel mais logique, parce qu'on avait encore jamais eu le temps de pleurer sur le sort du personnage. On le découvrait dans le cercueil dans There's No Place Like Home sans connaître les raisons de sa mort, lorsqu'on découvrait ces raisons, on l'avait déjà vu ressusciter quelques minutes auparavant, et lorsqu'on apprenait finalement sa mort, définitive cette fois, celle-ci nous révélait des choses si porteuses de sens qu'on en oubliait que la mort de John Locke était, et très de loin, la mort la plus importante de la série. S'attarder donc sur son enterrement, sa fin, dans son centric était bien vu, et c'est vrai que le concept des flash-sideways pourraient gâcher encore un peu tout ça et nous empêcher de laisser le personnage partir, mais la logique même de la scène, clairement là pour dire adieu au personnage, m'a permis de passer outre. Comment est-ce que ces flash-sideways vont se régler, je n'en sais rien, mais cet enterrement pour moi sonnait comme la fin de John Locke. D'ailleurs quand Sun exige qu'on enterre Locke, je m'attendais à ce qu'Illana lui réponde « It's too late ». Pauvre moi, obsédé par la mythologie, parce que oui, pourquoi enterrer Locke, l'autre pourriture a déjà pris son apparence. Donc voilà, belle scène qui nous rappelle certaines choses, le fait que malgré tout ces voyages dans le temps, ces mondes parallèles et ces visions, les gens meurent quand même. Et les tombes nous le rappellent; des gens qui meurent, il y en a eu beaucoup.
Donc oui; The Substitute est un « People person ». Et je continue sur ce thème avec ce que le flash-sideway nous fait miroiter pendant tout l'épisode, à savoir Locke étant miraculeusement soigné par Jack, comme ce dernier l'avait fait avec Sarah. Dur de tirer une logique de tout ça, certaines actions qui avaient eu lieu sur l'île semblent se reproduire, d'autres non. Encore une fois, il est difficile de tirer une conclusion de ces flash-sideways. Mais on peut quand même en dire des choses intéressantes il me semble. Des choses qui m'ont en tout cas moi intéressé, et ça rejoint ce que j'avais écrit à l'époque sur 316 et The Life and Death of Jeremy Bentham.
Je n'avais pas encore fait le lien en fait entre 316 et tout ce que l'on voit dans cette saison 6, et il y a beaucoup de parallèles. Pour moi 316 a été instantanément un épisode culte et sur le podium de la série car évoquant tout ce qui me touche profondément dans Lost et me semble être le coeur de la série. Et en gros je parlais de comment reconstituer les conditions du Drama et la douleur des sentiments amenait vers l'île, traçait un pont vers la mythologie. Tout ce qu'on voit dans le monde parallèle rappelle en fait beaucoup cela, et à ce niveau-là l'idée de nous présenter un monde où l'île n'existe plus présente un grand intérêt. L'homme en noir aurait-il raison, l'île ne serait-elle qu'une île, sans aucune importance? Ce qui compte, c'est un point bien précis que les personnages doivent atteindre; 316 nous mettait ça en scène pour nous dire: et une fois ce point atteint, une fois les conditions du crashs réunis, alors on peut arriver sur l'île. Et là, boum, revenus sur la terre promise ils pourront alors accomplir leur destinée. Et puis finalement quoi? Que fait-on? Personne pour répondre, sauf notre cher Jack qui préfère faire exploser une bombe pour ne pas avoir à vivre avec le fait qu'il a perdu Kate. Putain sacré Jack. Bref. Ce monde parallèle de la saison 6, c'est une prolongation de cette idée de reconstitution (plein d'exemple, mais puisqu'on parlait de l'incapacité jusqu'alors de « laisser partir » Locke, il y a Jack qui lui ne peut jamais laisser partir son père) mais aussi de « déconstitution » (Locke restant handicapé) avec finalement cette question: et si l'île n'était qu'une motivation, comme pour les personnages comme pour le spectateur? Le monde parallèle nous montre les mêmes thèmes que 316, les mêmes moyens, mais pas pour retourner sur l'île, bien au contraire. Pour accepter de vivre sans l'île. Pour accepter de vivre à jamais en fauteuil roulant. Pour accepter le fait que les miracles n'existent pas. Et pour arriver à ce fameux point qui terminera la série, mais juste dans la normalité la plus complète, à nos côtés, spectateurs, de la même façon que 316, lui, permettait au contraire le crash et les miracles. Et c'est vrai, après tout. Pourquoi est-ce que la série ne pourrait-elle pas se terminer en dehors de l'île – et surtout sans l'île, pourquoi est-ce que tout ne dépendrait-il pas seulement des émotions, des douleurs, des progressions des personnages, et que le point à atteindre, les conditions à réunir, n'auraient en aucun cas comme finalité l'île? Ce sont eux qui comptent, et c'est cela, the most important question in the world! Pas ce qu'est l'île, mais toi, personnage, ce que tu vas faire? C'est intéressant, parce que lorsque l'homme en noir a prononcé cette phrase, j'ai évidemment ressenti une grande excitation mais aussi une sacrée angoisse, parce que c'est le point faible de Lost, inévitable lorsqu'on traite d'une histoire aussi ambitieuse, de justement nous faire miroiter qu'il existe bien une grande question et une grande réponse (qui est d'ailleurs 42 au fait... mais tout est relié!). Donc cette réplique m'inquiétait, mais justement elle a tout de suite une réponse, et de manière très habile. La question la plus importante a une réponse différente pour chacun de nous, car la question, c'est nous. Locke finit par accepter d'y répondre dans le flash side-way. Il progresse, et c'est justement peut-être à cette question que chacun va devoir répondre pour arriver à ce point qui fera que... ce qui doit arriver arrivera. Ce que The Substitue évoquerait donc, ce serait une façon de faire honneur à l'île qui est en chacun de nous...
Je reviens maintenant sur ce que j'avais donc à l'époque dit sur The Life and Death of Jeremy Bentham, en me citant cette fois-ci:
Citation:
Lorsque Abaddon lui demande s'il souvient que c'est lui qui lui a conseillé de faire le Walkabout Tour, Locke commence clairement à être à bout. Car il y a des explications bien précises sur pourquoi il s'est crashé sur l'île. Alors se pourrait-il finalement que cette île avec laquelle il se sentait tant en communion n'est jamais fait le premier pas vers lui? La mérite-il vraiment?
Et la réponse, pour moi, est oui. Et Locke a lui-même cette réponse, lorsqu'au cimetière, Abaddon lui fait remarquer que s'il s'était crashé sur l'île ou pas, Helen serait quand même morte de sa maladie. Would she? répond Locke. Là il sous-entend quand même que sa seule présence aurait pu permettre à Helen de ne pas tomber malade, comme la seule présence de l'île lui a permis de retrouver l'usage de ses jambes. Il aime, ou il croit aimer Helen, comme l'île l'aime.
Donc voilà, je pense que c'est intéressant à deux niveaux. D'abord parce que cette façon de supposer que la présence même de quelqu'un peut éviter à l'autre quelque chose de pourtant a priori incontrôlable, nous ramène à l'importance des gens et surtout parce que je pense que cet épisode, couplé à son voisin 316 (qui ont vraiment tous les deux pour moi toujours été incroyablement sous-estimés) montre assez clairement que les scénaristes savaient bien de quoi la saison 6 allait parler. Parce que je suis sûr que dans le monde parallèle, Hélène n'attrapera pas de cancer. Et que donc Locke avait raison. Et pour rebondir sur ma citation, voilà, Locke progresse, Locke choisit son île et accepte une « déconstitution » par rapport à ce qu'on connaissait (à voir donc en opposition à la reconstitution du vol 316 aboutissant au « miracle »), parce que dans le monde parallèle, il accepte d'oublier ce que l'île lui avait permis ou aurait permis, cette capacité de remarcher, cet amour de l'île (je sais que la plupart pense que Locke a été piégé, et que donc tout cela s'avérera plutôt être un cadeau empoisonné, surtout en plus par rapport à ce que je suis en train de dire – mais le piège est justement là, je vais éclaircir tout ça par la suite), et choisit finalement Hélène. Et d'ailleurs tout cela relie encore une fois l'île à nos chers pères (les Daddy Issues sont absents... pour l'instant), parce que c'est en étant incapable d'oublier son père que Locke avait perdu Hélène. Donc Rose a le cancer alors qu'elle ne l'avait plus sur l'île, mais est-ce pourtant l'île qui compte? Non, ce sont les gens. Car dans le monde parallèle, c'est la présence même de Locke qui va sauver Hélène.
People person, donc, parce que je ne vais parler que de ça, ou presque. Revenons un peu sur le premier plan, dans notre monde et sur notre île, de l'épisode, très évocateur. Le plan subjectif du monstre est à l'opposé de tout ce que je vous dis sur la place des gens dans Lost. Je vais conclure sur cela, mais c'est un long post alors... allons-y tranquillement. Ce plan est en tout cas super cool, i'ai même eu une sorte d'illumination, que je ce que je voulais vraiment dans la vie, c'était ça. Etre un monstre de fumée noire et m'envoler dans les belles prairies de l'île, sous ce magnifique ciel bleu. Et accessoirement bouffer quelques mecs qui trainent, aussi. Ca avait l'air vraiment bien, et finalement je me retrouve à écrire ce post sur les gens, et à vraiment vouloir y croire. Si vous n'avez pas aimé l'épisode, c'est quand même bien la preuve ultime qu'il était réussi, non? Bon. Amusant en tout cas de voir que même notre putain de monstre de fumée noire – le monstre de fumée noire, quoi – a lui même des visions (Jacob enfant?) qui le font terriblement flipper. Si même le monstre a des visions, c'est qu'on en est vraiment pas encore sorti, de cette série. Puis il est con, ce monstre, pourquoi est-ce qu'il reprend pas son apparence de fumée pour la chopper, cette vision? Parce que lui-même, au plus profond de son coeur, il aime à être une People person. La preuve c'est qu'il finit lui-même par balancer un « Don't tell me what I can't do! ». Décidément, les personnages sont plus forts que tout.
Et on va conclure, enfin, sur cette sacrée dernière scène. Elle est géniale, et, avec ses décors, semble vraiment sortir tout d'un droit d'un rêve qu'on aurait pu avoir au début de la série. S'ensuit la découverte de la pierre blanche et noire (l'équilibre entre les deux) qui est assez savoureuse et surtout très surprenante quant on sait que notre cher Damon Lindelof nous annonçait dans le dernier podcast qu'ils allaient réintroduire la pierre blanche et noire s'ils avaient le temps... En passant, l'hypothèse classique, à savoir Kate et Jack pour Adam et Eve tient toujours la corde. Kate est potentiellement un pion noir, et Jack semble destiné à finalement reprendre le flambeau de Jacob – mais si on pouvait prédire Lost, on le saurait depuis longtemps. (Mais sur le coup, j'ai fait pas mal parce qu'il y a trois jours je me suis dit que le but de Jacob et l'homme en noir était en fait de trouver un successeur pour chacun d'entre eux... l'idée m'est venu en regardant Storm of the Century, peut-être que que c'est aussi le cas des scénaristes d'ailleurs. A éviter en tout cas, très, très, très long.)
Jack en successeur, pourquoi pas, mais il n'était pas censé être sur la liste...
Mais parlons-en donc, de cette liste, pas sur un bout de papier à la con que recevait Ben, mais gravé dans la roche, dans la grotte du People Person des People Person, notre bien aimé Jacob, qui nous aime tous, rappelez-vous de la pochette du coffret de la saison 3. Et donc voilà, je ne sais pas si vous en avez conclu comme moi, mais c'est en tout cas ma façon de voir, et je me suis un peu roulé en boule à ce moment-là. Les numéros maudits sont des gens. Locke, Hurley, Sawyer, Sayid, Jack, Sun. A quel point est-ce que cette révélation est juste parfaite? Si belle et si bien amenée. Et je me dis que la conclusion de la série, le point crucial de tout ça, sera autour de ces 6 là. Alors vous me direz, c'est juste un hasard que eux aient ces numéros. Que Jacob ne cherche qu'une seule personne, que voilà, ce ne sera pas Locke parce qu'il est mort, et point barre. Que le but de l'homme en noir, c'est que personne ne remplace jamais Jacob, et que donc il s'apprête à dégager un autre des candidats, Sawyer. (Pourquoi diable Lapidus était-il considéré comme un candidat? Il me soule ce mec). Et Sawyer en a rien foutre de toute façon, ca aurait été très sawyeresque qu'il barre lui-même son nom d'ailleurs. Mais voilà, je ne m'arrête pas sur cette idée de candidat. Et justement le fait que l'homme en noir ne s'attarde pas sur les numéros est une preuve à mon avis que c'est peut-être ce qu'il va le perdre, que c'est la combinaison de ses six personnages (et donc finalement peut-être de lui-même, puisqu'il est Locke et qu'il semble le devenir tout de même malgré lui, premier aperçu donc avec le Don't tell me what I can't do!) qui va le perdre. Même les numéros maudites sont des people person.
Seul petit défaut, dans tout ça, le fait qu'on nous ressorte un montage de la rencontre en Jacob et les losties lorsqu'on découvre leurs noms sur le mur. Je n'ai jamais été fan de ça. Mais je suppose que c'est pour aider un peu les spectateurs moins assidus. Même la série est une people person.
Et donc la réponse à la grande question du monde, dans H2G2, c'est Sun. Merde.
Mais voilà le cliff du post! Si vous m'avez lu attentivement (et jusqu'au bout), vous l'avez peut-être vu venir. Et je ne sais pas, peut-être ai-je bien avancé dans la quête de la résolution du mystère du monde parallèle. Donc. En gros, tout ce que j'ai dit sur les gens... et bien c'est plus ou moins faux. Ils ne sont pas réellement au centre de la série, il y autre chose de plus fort, c'est toujours ce que j'ai aimé à penser, et je vais continuer. Voilà ce que je crois. Ce monde parallèle, ce monde où les personnages apprennent à déconstituer pour arriver à un point précis, et bien tout ça, c'est le monde de l'homme en noir. C'est l'endroit où il veut revenir. C'est très simple, l'homme en noir s'y prend de la même façon que j'ai écrit ce post. Les gens sont au centre de tout! La question la plus importante? Mais c'est toi! L'île n'a rien de particulier! D'ailleurs, imagine un monde où elle n'existerait pas, et imagine ce qui pourrait avoir changé, comment tu pourrais évoluer, comment finalement tout ça aurait aussi un sens! Comment finalement notre belle série pourrait exister sans l'île, comment ils auraient une destinée et un sens ultime et commun sans l'île, et qui finalement serait vivre! Vivre, apprendre à vivre, à devenir adulte, à oublier les miracles.
Tout ça, c'est faux, ou c'est en tout cas seulement une des deux façons de voir la vie. Je parlais de fantasme et l'idée qu'on se faisait de la série auparavant... tout ceux qui ont quitté la série déçu de voir l'homme de science échouer peuvent revenir (pour probablement être à nouveau déçu, mais bon). Ce monde parallèle est l'opposé de l'autre monde, un où les miracles existent, l'autre où ils n'existent pas. L'un où Jack a raison, l'autre où Locke a raison. L'ultime façon pour la série de continuer à traiter le thème du destin et du libre-arbitre. La question c'est: dans quel monde voudrez-vous vivre, et à partir de là, lequel gagnera? Ce monde parallèle, tout ce qu'on voit, c'est exactement le contraire de ce qu'on le connaissait. Une résignation qui peut paraître intéressante et un but en soi, parce qu'elle est réelle. Mais Lost n'est pas là pour parler de réalité et du profond désir des personnages d'évoluer et de s'y inscrire à l'intérieur. Lost parle de la possibilité de ses personnages de vivre dans un monde qu'ils ne comprennent pas et de finalement accepter les miracles. Jacob tente désespérément de faire vivre son monde, quand le monstre tente de semer le chaos et de tuer ce monde pour en être libéré et finalement revenir dans le sien, le monde dénué de miracle. Et il aura finalement gagné, et vraiment gagné, quand tous les possibles successeurs que Jacob avait attiré seront hors du coup. Alors il pourra retourner dans son monde qui ne sera finalement plus que le seul. On comprend aussi désormais pourquoi tout ceux, dans la saison 5, qui avaient quitté l'île devaient tant revenir... sous peine de laisser Jacob sans successeur et annihiler son monde. Aujourd'hui, le monde de l'homme en noir est sur le point de l'emporter. On peut le voir avec la balance, avec aussi le LOST en noir sur blanc à la fin de la saison 5, et aussi dans les propos de l'homme en noir à Sawyer. Nous sommes si prêt... la question, maintenant, c'est: est-ce que Jack acceptera de tuer, littéralement, son monde rationnel? Est-ce que Jack acceptera d'assumer enfin toutes ses fautes et ses conséquences, tout son passé, et de rester sur cette île à jamais?
Bordel. La suite.