Citation:
Je ne partage pas ta vision négative de MIB. Tu vois un gamin capricieux, moi je vois plutôt un homme qui aimerait enfin pouvoir être considéré comme tel, s'affranchir de l'emprise écrasante de sa mère, et de l'Île, qui aimerait pouvoir exprimer son libre-arbitre vis-à-vis de l'Île.
Métaphoriquement c' est exactement la même chose !
Si cette formulation te chagrine alors Jacob c' est la fille de la cinquantaine en paix avec son âge et son physique et MIB c' est celle qui continue de se maquiller, de porter des mini-jupes et d' allumer des petits jeunes.
Ou bien Jacob c' est celui qui fait avec sa pauvre paire de trois et tente le poker quand même, alors que MIB va tenter de tricher par tout les moyens.
Face à un problème y' a que deux attitudes : faire avec ou se rebeller.
Seulement y' a les trucs qu' on va pouvoir changer parcequ' on s' est rebellé, et y' a les trucs ou toute rébellion est vaine (le temps qui passe, la perte d' un proche, la paralysie des membres infèrieurs) et ne peut être source que de tristesse et de destruction. MIB ne peut s' affranchir de l' île de la même manière que nous ne pouvons nous affranchir de notre condition de mortel. Pour moi MIB est la métaphore du type qui se rebelle contre l' immuable, qui se jette dans un combat perdu d' avance.
Il y a des choses dont on ne peux pas s' affranchir, point barre.
Le plus "drôle" c' est le speech que fait Smokey sur John Locke, pour dire à quel point ce paralytique qui rêvait de partir pour un walkabout était pathétique. Il a pas l' air de réaliser que John Locke = MIB, ils sont pathétiques pour les mêmes raisons, ils sont le même personnage au propre comme au figuré !
Citation:
On l'appelle Île parce qu'elle est séparée du reste du monde par l'océan, mais c'est une question de point de vue, de celui de ceux qui doivent leur vie à l'Île, desquels l'Île est au centre de leur vie, celle-ci est également le véritable centre du monde, tout ce qui peut-être trouvé Across The Sea n'est que terres éparses, rien qui soit capable de remplacer l'Île dans le coeur de ses enfants.
Tu vois on est d' accord : toute rébellion était vaine.
Citation:
Ce que je veux dire c'est qu'il font tous deux partie d'un système, d'un processus, Noname incarne la volonté de destruction de l'Île, en fait d'auto-destruction, Jacob celle de préservation de l'Île, ensemble ils permettent de mener à bien le but ultime de l'Île qui est la renaissance.
J' ai l' impression qu' on dit strictement la même chose mais différemment.
Comme tu l' as dit Jacob/MIB représentent juste la bonne et la mauvaise attitude face à un même problème. Personne n' est tout blanc ou tout noir dans la vie, on est en paix avec certaines choses et pas avec d' autres, chacun ses démons.
C' est aussi une représentation des deux forces qui s' affrontent en permanence en chacun de nous : le désir de nouveauté et le désir de conservation. On trouve toujours l' herbe plus verte ailleurs mais sitôt qu' on change d' endroit on devient nostalgique du précédent. Jacob a cessé de bouger et fait avec ce qu' il a, MIB est un éternel insatisfait qui changera d' endroit en permanence sans réaliser qu' il court après une chimère, il n' est point d' Eldorado en ce monde.
C' est le même problème mais formulé différemment.
Si tu continue de trouver ma vision négative j' ajouterais une dernière chose : la tentation de lutter contre l' ordre des choses est typiquement humaine. Ca peut être négatif (le gamin qui pique sa crise, la cinquantenaire sapin de Noël ...) comme ça peut être une force (oui on a marché sur la Lune, oui on a trouvé un vaccin contre la peste et la rage, oui on a fait la révolution). Si les Dharma folks, Daniel Faraday, Juliette et toute la clique scientifique étaient sur l' île c' est bien parceque notre façon de chercher des failles dans l' ordre établi pour obtenir ce que l' on souhaite est la définition même d' un scientifique, ca peut être une force comme une faille. MIB/John Locke nous exposent les conséquences négatives que peuvent avoir un tel état d' esprit. De même la caricature Jacob/religieux en paix avec la vie a elle aussi un côté négatif : bien sûr qu' en ne tentant rien on est sûr de pas ouvrir de boîte de Pandore, mais l' immobilisme c' est la mort (d' ailleurs il est mort d' immobilisme). Qui ne tente rien n' a rien. Aucune des deux attitudes n' est fondamentalement "mieux" que l' autre, les deux ont des pour et des contre et les deux s' affrontent en permanence en chacun de nous. Comme quoi malgré l' enrobage blanc/noir quand on creuse un peu Lost c' est pas si manichéen.
PS : désolé pour le hors-sujet de l' au-delà, j' ai fini, promis.